Carnet mondain. Jouer hautbois, résonnez musette ! Notre starlette nationale attend un heureux événement. En ces temps nouveaux où « influenceuse » sur les réseaux sociaux est un métier, tout ce qu’il faut savoir sur la grossesse de l’ex-taularde.
Il faudrait au moins habiter sur Mars pour ne pas savoir que Nabilla est enceinte!
Pour les Marsiens, lecteurs de Causeur, Nabilla est une ex-candidate de téléréalité à qui l’on doit le célèbre « Allô, non mais, allô quoi », expression protégée, après avoir été déposée à l’INPI. Elle a récemment défendu courageusement Brigitte Macron, moquée sur son physique, et a aussi, en son temps, défrayé la chronique quand elle a écopé de deux ans de prison (dont six mois ferme) pour avoir poignardé son compagnon Thomas, père de leur futur enfant.
Son métier actuel est influenceuse.
A lire aussi: Et l’hommicide (avec deux « m »), c’est pour quand?
Avant, quand on faisait vedette comme métier, c’était du boulot: chanter pour les unes, jouer la comédie ou défiler pour les autres. Et pour toutes, signer des autographes, rencontrer son public, prévoir son prochain spectacle, son prochain film, son prochain défilé et tant d’autres corvées encore.
Influenceuse, ça a l’air plus cool. Il suffit (enfin, ce n’est sûrement pas le terme ad hoc) d’avoir des followers et, depuis chez soi, de les influencer. Nabilla en revendique 3,8 millions sur Instagram. Même si des esprits chagrins en contestent le nombre, (le vrai chiffre serait 2 millions), franchement, ce n’est pas de la gnognotte et il faut le faire. Selon les chiffres officiels, Nabilla perçoit entre 3 000€ HT et 6 000€ HT par tweet ou insta qui mettent en valeur un produit, de près ou de loin.
Elle possède aussi Nab Cosmetics, « Le make-up by Nabilla » qui commercialise des vernis à ongles entre 3,50€ et 7€ et des rouges à lèvres à 16€. Certains produits sont tellement demandés, comme les rouge à lèvres « Passionnée 07 » ou « Vraie 01 » qu’ils ne sont pas déclarés indisponibles, comme sur n’importe quel site marchand, mais « victimes de leur succès ».
Baby bump?
Donc, Nabilla est enceinte. « Proud of her body » (fière de son corps NDLR), elle affiche son « baby bump » (ventre). En petite tenue, en sous-vêtements, en maillot de bains, en robe ultra-moulante, en salopette sans rien dessous, dans tous les magazines people et même dans les pas people.
Du même auteur: L’ubérisation du cheveu m’inquiète
Grâce à Nabilla, merci Nabilla, j’avoue que j’ai découvert l’expression baby-bump. J’ai essayé de trouver l’équivalent en français. Mais, à part gros ventre, bedon, polichinelle si l’on veut se montrer facétieux, rien à l’horizon. Les Espagnols ont banza et barriga, ce n’est pas beaucoup plus classieux. Les Québéquois diraient balloune, c’est un peu plus mignon. Les Allemands ont baby bauch, déjà plus raccord avec l’idée d’englober la future mère et l’enfant dans une même expression. Pour le moment, restons sur le terme baby bump, puisque nous n’avons pas mieux, mais allez les défenseurs de la langue française, on s’y met. Et que ça saute !
Après la belle journée, la belle grossesse
J’ai aussi découvert un vrai changement de paradigme. On n’achète plus « sa » robe de grossesse, large très large, look servante écarlate, chez Préquelquechose. On ne s’empresse plus de se débarrasser de la dite-robe dès que l’on n’en a plus l’utilité, sauf bien sûr si une prochaine fois est envisagée. On ne porte plus de soutien-gorge venant de la pharmacie. On ne tire plus sur l’élastique de sa culotte. On est élégante, sexy, au top. Même enceinte et surtout enceinte.
Les photos du compte Insta de Nabilla, splendides il faut le reconnaître, sont plébiscitées : 384 900 likes avec 1127 commentaires pour celle en maillot de bains, 363 186 pour celle en sous vêtement, 423 668 pour celle en legging. Pour la petite histoire, Cristina Cordula, la Reine du shopping sur M6, 416 00 spectateurs en moyenne, déteste le legging. Comme quoi, la télé et la téléréalité, c’est pas pareil.
Ne boudons pas notre plaisir
Forcément, on se fait un peu, beaucoup avoir sur ce coup-là. Nabilla doit bien avoir ses petites nausées et les pieds enflés. Il n’a pas échappé à mon œil exercé que sur les photos on ne voyait pas beaucoup ses souliers. Peut-être d’ailleurs est-elle en claquettes, ou même en chaussons. Forcément, Nabilla ne se tape pas une ou deux heures de transport par jour puisqu’elle est en télé-travail. Forcément, Nabilla n’est pas débordée et a tout son temps pour (ne) penser (qu’) à elle. Forcément, les marques, avec lesquelles elle travaille, sont dans les starting blocks pour conquérir ce nouveau marché phénoménal du nouveau look de la femme enceinte. Forcément, c’est pas joli, joli d’instrumentaliser ainsi un bébé dont on sait déjà qu’il s’appellera Milann (le fan qui a deviné le prénom a reçu un like en récompense) et dont on a déjà vu la photo en échographie.
Mais, vous conviendrez avec moi que vous n’avez jamais vu autant de femmes enceintes complètement à l’aise en maillot de bains sur la plage cet été et qu’en ville, sur ce terrain-là, quelque chose a aussi changé. Sans doute Nabilla n’est-elle pas la seule responsable de cette évolution mais elle participe largement au mouvement. Pour une pareille réhabilitation ou plutôt une habilitation du corps de la femme enceinte, chapeau Nabilla, mais chapeau quoi !
Pour ceux que cela intéresserait
Milann est annoncé pour le 26 octobre. Jusqu’à présent, Thomas et Nabilla vivaient à Londres « afin d’échapper à leur célébrité ». Ils vont incessamment sous peu s’installer à Dubaï pour « pouvoir élever leur enfant en toute intimité ».
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !