JD, l’homme belge surnommé « le troll aux mille pseudos » chez nos voisins du nord, et contre lequel des plaintes pour harcèlement sont déposées, livre sa propre version des faits à Aurore Van Opstal.
Myriam Leroy est une journaliste, écrivain et chroniqueuse belge. Elle est connue, entre autres, pour avoir participé à l’émission « La Nouvelle Édition » présentée par Ali Baddou sur Canal+ en 2013 où elle a réalisé une chronique sur Dieudonné qui lui a voulu un torrent d’insultes sur Internet.
En 2016, elle porte plainte pour harcèlement, pour la troisième fois, contre un homme qu’on présente, en Belgique, à présent, sous ses initiales : JD. Les deux premières plaintes ont été classées sans suite. Suite à cette dernière plainte, JD est renvoyé en correctionnelle.
En 2019, Leroy sort son deuxième roman aux éditions du Seuil, intitulé Les Yeux Rouges dans lequel elle raconte un harcèlement sur les réseaux sociaux par un dénommé « Denis ». Elle indique, en interview, s’être basée sur sa propre histoire et que Denis est le fruit d’un mélange de harceleurs à qui elle a eu affaire. Qu’elle est harcelée car elle est femme. Qu’il s’agit de misogynie.
Alors que l’ensemble de la presse belge semble d’ores et déjà avoir condamné JD, nous donnons la parole au présumé harceleur, surnommé « le troll aux mille pseudos » jusqu’ici jamais interrogé dans la presse belge et francophone. Rencontre.
Aurore Van Opstal. Vous êtes J.D., l’homme cité par les médias belges comme étant renvoyé au Tribunal correctionnel pour le harcèlement de la journaliste et écrivaine Myriam Leroy. Pouvez-vous brièvement vous présenter et nous expliquer comment vous avez commencé à interagir avec la plaignante ?
Je suis un père de famille de 42 ans vivant à Bruxelles. En parallèle d’une carrière en banque, j’ai souvent fait du journalisme en amateur. Je fais surtout de la critique musicale, mais pas que. De 2011 à 2015, j’ai tenu un blog culturel au ton incisif qui a eu un petit succès d’estime en Belgique. J’étais spécialisé dans les critiques cinglantes, avec une approche satirique et une liberté de ton à la Charlie Hebdo ou Hara-Kiri. J’abordais aussi volontiers des sujets polémiques. Madame Leroy, que j’avais déjà rencontrée, s’illustrait à l’époque dans une rubrique radio sur Pure FM dont le titre était Myriam Leroy n’aime pas. Comme le nom le laisse supposer, il s’agissait de critiques exclusivement négatives et parfois très cruelles : elle clashait quiconque n’avait pas l’heur de lui plaire. Elle a notamment tourné en dérision un jeune « sosie » belge de Justin Bieber qui, comme c’était prévisible, a ensuite été victime de nombreuses moqueries et commentaires méchants sur les réseaux sociaux. Elle se moquait aussi avec condescendance des candidates au concours Miss Belgique… Bref, des moqueries faciles ; je trouvais qu’elle enfonçait beaucoup de portes ouvertes. C’est dans ce contexte que j’ai souhaité prendre cette journaliste-sniper pour cible à mon tour dans une chronique de blog. A ma grande surprise, elle l’a très mal pris et a répondu via Facebook avec beaucoup d’agressivité, incitant au passage son public à s’en prendre à moi via réseaux sociaux. Ce à quoi j’ai à nouveau répondu. Ensuite, il y a eu une certaine surenchère… Mais cela a commencé comme ça : un « cyberclash » entre un blogueur indépendant et une journaliste établie qui pouvait critiquer tout le monde mais n’acceptait pas de l’être en retour. C’est en tout cas mon ressenti personnel.
Myriam Leroy a publié l’an dernier un roman, Les Yeux Rouges (Editions Le Seuil), qui met en scène son expérience de cyberharcèlement sous couvert de fiction. Dans quelle mesure vous êtes-vous reconnu dans le personnage de Denis, son sinistre bourreau ?
Pour moi, je ne suis pas ce Denis. Je ne me suis absolument pas reconnu dans ce personnage et les interactions que la narratrice du livre a avec lui ne sont en rien semblables à ce qu’il s’est passé dans la vraie vie. La rencontre, déjà. Myriam Leroy présente son harceleur comme un admirateur anonyme et extrêmement pressant qui l’aurait contactée par Facebook. Dans la réalité, j’ai rencontré Madame Leroy par hasard en 2011. C’était avant qu’elle soit connue médiatiquement. Elle était à l’époque animatrice météo sur une radio locale à l’audience limitée.
Aucun média belge n’a eu le courage de relativiser la gravité des charges qui pèsent contre moi: le grand-public est incité à penser qu’il s’agit de faits très graves. (…) Cette affaire prend tout simplement des proportions dramatiques et totalement disproportionnées!
Après notre rencontre, elle est devenue lectrice assidue de mon blog et m’a un jour écrit en privé qu’elle trouvait mon personnage de blogueur « fascinant« , elle me disait consulter mon site plus souvent que je l’actualisais (Aurore Van Opstal a pu prendre connaissance de copies de ces messages NDLR). Par la suite, lorsqu’elle est devenue connue grâce au succès de sa chronique radio impertinente, elle m’a demandé si je n’avais pas des idées de thèmes à y aborder… Nos conversations étaient cordiales. Plus tard, elle m’a proposé d’être le sujet d’un documentaire en télé pour la RTBF dans le cadre de l’émission Tout ça ne nous rendra pas le Congo, un équivalent de Strip-Tease en format long. J’étais réticent car plusieurs sujets de ce programme ont déclaré après coup avoir eu la sensation d’être ridiculisés par le montage, ils se sont sentis piégés, certains ont même assigné les producteurs de l’émission en justice. Madame Leroy souhaitait notamment me filmer dans l’intimité de mon domicile, avec ma famille, et sur mon lieu de travail. Je n’étais pas à l’aise avec ça, mon épouse non plus, alors j’ai refusé. Elle a insisté, elle disait que ce film serait une formidable vitrine pour mon blog. Il m’a semblé qu’elle voulait me manipuler et j’ai senti qu’elle prenait très mal mon refus définitif. La relation a commencé à devenir glaciale à partir de ce moment-là… Peu après, elle m’a traité de « facho » devant tous ses fans sur Facebook parce que je soutenais la candidature de Sarkozy durant la campagne présidentielle française, ce qui marqua une cassure définitive et le début des ennuis. C’est à ce moment que je lui ai consacré un premier article de blog en utilisant mon ton incisif habituel. Elle a répondu aux critiques avec mépris puis m’a fréquemment invectivé sur Twitter, où elle avait plusieurs dizaines de milliers d’abonnés, dont beaucoup s’en prenaient à moi également. Tout cela, évidemment, elle n’en parle pas dans son roman ni dans ses dépositions à la police.
Qu’est-ce que la justice belge vous reproche exactement aujourd’hui ?
Si je compte bien, les indices de harcèlement retenus par la Chambre du Conseil de Bruxelles reposent essentiellement sur neuf mentions dans des articles de blog, cinq tweets ou retweets et trois statuts Facebook publiés entre 2012 et 2014. Il y a d’autres pseudo-charges mais anecdotiques, comme le fait que je lui ai passé un coup de téléphone (un seul coup de téléphone !) en 2013. Je l’avais appelée car je comptais publier sur mon blog un article relatif au raid de commentaires très violents qu’elle subissait depuis qu’elle avait insulté Dieudonné dans une chronique en télé sur Canal+. Elle avait disparu des réseaux sociaux et la presse rapportait qu’elle était accompagnée d’un garde du corps lors de ses déplacements à Paris. Je souhaitais recueillir ses impressions, elle n’a pas accepté de réagir et je n’ai pas insisté. Aujourd’hui, cet unique coup de fil est considéré comme un « indice de harcèlement » par le Tribunal, pourtant je l’ai passé dans une démarche journalistique, ce qui n’est pas contesté. Idem concernant un mail parfaitement poli que je lui ai envoyé en 2017 après avoir appris qu’elle venait de déposer plainte contre moi. Elle m’accusait notamment d’être l’auteur d’une série d’injures anonymes postées sur les réseaux, ce dont j’ai été formellement innocenté après enquête. Considérer ce mail comme constitutif de harcèlement est surréaliste : s’il n’y avait pas eu de plainte assortie de fausses accusations, je n’aurais pas envoyé ce mail clamant ma surprise et mon innocence.
Dans un précédent article sur cette affaire, il était dévoilé que l’adresse IP de la plaignante aurait été identifiée derrière le harcèlement d’une autre journaliste belge, Florence Hainaut…
La journaliste Florence Hainaut, connue des auditeurs de la RTBF, m’a accusé d’avoir animé en 2017 un compte Twitter parodique qui la tournait en dérision. Elle a déposé plainte et s’est constituée partie civile le même jour que son amie Myriam Leroy et via la même avocate. L’affaire a été prise au sérieux par le parquet et j’ai subi une perquisition de mon domicile au petit matin par la police judiciaire qui a saisi mon matériel informatique puis est même revenue plus tard le même jour sur mon lieu de travail. Il en a résulté que l’adresse IP identifiée derrière ce faux compte par les services de police n’était pas la mienne mais celle de la société dont Myriam Leroy est gérante. Elle s’est donc défendue en m’accusant d’avoir piraté son ordinateur… Comme c’est commode ! J’ai toutefois été innocenté de cette accusation totalement farfelue : l’analyse de mon ordinateur n’a pas permis de mettre à jour le moindre indice de culpabilité et le Computer Crime Unit (unité de la police judiciaire belge spécialisée dans la cybercriminalité) a rapidement dû conclure que je n’avais pas le profil d’un hacker capable d’une telle prouesse.
Myriam Leroy se serait donc amusée à tourmenter une amie et consœur journaliste avec un faux compte Twitter ?
C’est à elle qu’il faudrait poser cette question mais, sachant que je n’ai pas piraté son ordinateur, cela semble être une explication rationnelle.
Plaidez-vous coupable ou innocent ?
Innocent de harcèlement. Le harcèlement implique des contacts directs et répétés avec la personne concernée et ce qui m’est surtout reproché, c’est d’avoir mentionné négativement une personnalité médiatique de manière répétitive dans des écrits. En principe, selon le droit belge, cela devrait être considéré comme un délit de presse. On me reproche aussi le partage d’un montage photo certes un peu trash dans l’esprit d’Hara-Kiri [où l’on voyait Myriam Leroy qui tenait son livre en main et avait diverses substances sur le visage (sperme…) NDLR], qui faisait écho à la capsule vidéo postée par Dieudonné (toujours disponible en ligne) en réponse aux insultes de Leroy. Mais je n’étais pas l’auteur de ce photo-montage et il a été publié sur mon compte Facebook en mode privé, Madame Leroy, qui m’avait en sus bloqué, n’était pas censée y avoir accès. Elle ne l’a vu que suite à l’indiscrétion d’un de mes contacts Facebook. Voilà un exemple de ce que la justice belge considère comme un indice de harcèlement et de trouble à la tranquillité : le fait de publier dans un cadre privé un photo-montage caricaturant une personnalité publique qui n’était pas supposée en prendre connaissance. Je pense que Myriam Leroy ne supporte aucune critique et aimerait criminaliser tout propos négatif la concernant, où qu’il se trouve et quelle qu’en soit l’audience. Cette attitude a pu être observée aux détriments d’autres journalistes belges qu’elle a tenté d’intimider par voie judiciaire ou courriers d’avocat après qu’ils l’aient critiquée. Quand elle n’a pas tout simplement essayé de les faire virer des médias qui les employaient… Plusieurs personnes peuvent en attester.
Comment expliquer votre renvoi en correctionnelle sur cette base somme toute légère ?
Le procès et sa médiatisation servent de campagne de pub gratuite pour le livre. Le dossier est gonflé et m’accuse de toute une série de choses fausses ou anodines. On me reproche par exemple de m’être abonné en 2016 au compte Instagram de Myriam Leroy. Mais depuis quand suivre une personnalité médiatique sur Instagram est-il un délit ? De plus, je l’ai fait parce que l’on m’avait rapporté qu’elle me mentionnait dans ses publications (ce que je n’ai pas pu vérifier). Ensuite, il faut savoir que sa plainte avait initialement été classée sans suite par le parquet et a été réactivée parce qu’elle a joint au dossier une série de nouveaux commentaires graveleux dont elle m’a désigné comme étant probablement l’auteur. Or, l’enquête de police m’en a totalement innocenté et a même permis d’identifier d’autres individus comme coupables de ces invectives. Un message ordurier posté sur un forum a par exemple été validé depuis une boîte mail créée en 1999 au Québec, une région du monde où je n’ai jamais mis les pieds. Je pense que je paie le contexte actuel : le néo-féminisme, l’ère du hashtag MeToo, de BalanceTonPorc, l’affaire Weinstein, etc., et ce bien que ce dossier dont nous parlons soit sans aucun rapport avec des faits de harcèlement sexuel. Du fait de la médiatisation de mon affaire, je crois que la justice belge a peur d’envoyer le signal que le cyberharcèlement des femmes journalistes n’est pas pris au sérieux. Surtout vu qu’à l’exception notable de Sudpresse, aucun média belge n’a eu le courage de relativiser la gravité des charges qui pèsent contre moi : le grand-public est incité à penser qu’il s’agit de faits très graves. On veut faire un exemple et cela tombe sur moi. Pourtant, de vrais cas de harcèlement caractérisé ne sont même pas poursuivis. Des femmes se font suivre dans la rue, harceler téléphoniquement, elles reçoivent des messages obscènes, des menaces de viol – bref des faits beaucoup plus que graves que ce qui m’est reproché – et c’est à peine si la police belge accepte d’acter leurs plaintes.
L’AJP (Association belge des Journalistes de Presse) et la FEJ (Fédération Européenne du Journalisme) ont aussi appelé publiquement via des communiqués à votre renvoi en correctionnelle.
Une partie de la presse belge fait pression depuis deux ans sur les magistrats pour que je sois jugé et condamné. Cela me choque car, autant que je sache, les représentants de l’AJP et de la FEJ ne savent pas précisément ce qui m’est reproché, sinon par des « on dit ». Ils se basent sur le contenu du livre Les Yeux Rouges, pourtant présenté par son auteure comme une fiction (la FEJ a effectivement illustré un tweet appelant au renvoi en correctionnelle de JD par une photo de la couverture du livre). Ils réagissent sur base des seules allégations et poses victimaires de Myriam Leroy. Il faut savoir qu’elle a multiplié les interviews dans lesquelles elle se présente comme une martyre et victime de faits très graves. On amalgame aussi délibérément mes comportements à d’autres attaques dont elle a été victime, notamment par les fans de Dieudonné. Je suis également pris en grippe par une journaliste du jadis très influent magazine Le Vif/L’Express. J’ai déposé plainte au CDJ (Comité de Déontologie Journalistique) mais je ne me fais pas trop d’illusions quant à un éventuel jugement par ses pairs : la presse belge francophone est un petit milieu très politisé et régi par beaucoup de copinages. Les loups ne se mangent pas entre eux.
Comment vivez-vous le fait d’être présenté comme un harceleur de femmes, d’extrême-droite, catholique traditionaliste, « troll » du net ?
J’assume le côté « troll du net », le reste n’est que spéculations et fantasmes. C’est le travail de sape de la partie adverse et de ses soutiens dans la presse belge, le journal Le Vif/L’Express en particulier, qui m’a présenté comme un dangereux zigomar droitard pour donner une légitimité à la victimisation outrancière de Myriam Leroy dans les médias. La journaliste du Vif qui me persécute a cru utile de préciser que je portais des lunettes noires et un polo Fred Perry lors de notre rencontre, tentant par-là de me faire passer pour un skinhead, ce qui est insensé. Ceci alimente la campagne de victimisation dont Myriam Leroy a fait un véritable fonds de commerce dans le but évident de vendre son livre, qui a déjà rapporté beaucoup d’argent. Celui-ci va aussi être prochainement adapté au théâtre et j’ai appris que Madame Leroy et sa complice Florence Hainaut vont toucher une subvention de 44 000 EUR du ministère de la Culture pour tourner un documentaire sur le thème du cyberharcèlement. Il y sera encore certainement abondamment question de moi, et ce sans possibilité de réplique ou de droit de la défense vu qu’elles produisent le film elles-mêmes. La victimisation est apparemment un business lucratif…
Avez-vous été sanctionné professionnellement suite à cette affaire ?
Oui, j’ai perdu mon emploi dans la banque dans laquelle je travaillais depuis presque vingt-deux ans, et ce à la suite de plusieurs vagues de pressions sur mon employeur relatives à des propos tenus sur les réseaux sociaux et jugés non-politiquement corrects. On m’a notamment reproché des critiques des dérives du féminisme contemporain. Comme je l’ai dit plus haut, j’assume mon côté « troll du web » et cela a été utilisé contre moi pour m’atteindre dans ma subsistance économique et celle de ma famille. Et ce même si mon activité sur internet et mes opinions personnelles étaient sans aucun rapport avec mon travail. Il y a eu véritablement une atteinte à ma vie privée et à ma liberté d’expression. Myriam Leroy annonçait dans son livre Les Yeux Rouges qu’elle comptait faire perdre son emploi à son « harceleur ». Cela s’est passé exactement comme annoncé, mais c’est peut-être une coïncidence. Je n’ai à ce stade pas de preuves que Myriam Leroy ou ses proches soient derrière ces pressions répétées auprès de mon employeur.
Quelle est la prochaine étape de votre procès ?
Suite à la confirmation de mon renvoi en correctionnelle par la Chambre des Mises en Accusation (instance d’appel de la Chambre du Conseil), j’ai demandé à mes avocats d’introduire un pourvoi en Cassation concernant la compétence du Tribunal correctionnel. La qualification en délit de presse (passible en Belgique de la Cour d’Assise et résultant donc généralement sur une impunité de fait, cette instance ne se réunissant pas pour les faits mineurs) n’est pas retenue simplement parce que le dossier est gonflé par de fausses charges connexes qui ne tiennent absolument pas la route lorsque prises individuellement. Il est par exemple question d’une rencontre fortuite avec Leroy lors d’un concert en 2017 durant lequel je ne lui ai même pas parlé, c’est tout simplement aberrant… Cette procédure en Cassation risque de prendre encore de longs mois.
Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?
Très affecté depuis cette perte d’emploi survenue dans un contexte économique extrêmement difficile, juste avant que débute la crise du coronavirus. Si d’aventure je devais au final être en plus condamné, cela équivaudrait incontestablement à une double peine. Le contexte est encore plus tendu depuis que j’ai entendu Myriam Leroy déclarer dans le podcast féministe français La Poudre (sur Spotify) qu’au moment de rédiger la liste des sévices qu’elle rêvait d’infliger à son harceleur (le livre comprend plusieurs pages de tortures envisagées pour « Denis »), elle avait fantasmé sur « des meurtres d’enfants », passage qui a été censuré par les éditions Le Seuil. J’ai deux enfants, un garçon et une fille, nés de deux unions. Les mamans de mes enfants sont dégoûtées, en colère et inquiètes car, si on ne va pas jusqu’à penser qu’elle mettrait sa menace à exécution elle-même, ces propos aussi scandaleux que délirants pourraient donner des idées à ses admirateurs. Surtout depuis qu’une autre menace annoncée dans le livre (le licenciement du prétendu harceleur suite à des pressions auprès de son employeur) s’est concrétisée. Un fan déséquilibré de Myriam Leroy pourrait vouloir s’en prendre à mes enfants pour lui plaire, cela s’est déjà vu… Et ce d’autant plus que beaucoup de lecteurs ont pris son très lucratif roman pour argent comptant, ils me voient comme le sinistre personnage qu’elle y a dépeint. Des personnes de son entourage se sont évidemment arrangées pour que mon identité complète fuite sur les réseaux sociaux et je reçois depuis lors de nombreux messages d’insultes et d’intimidation. Ma femme a peur lorsque nous sortons en famille dans notre quartier. Cette affaire prend tout simplement des proportions dramatiques et totalement disproportionnées. Avant cela, il y a eu cette perquisition de mon domicile, déclenchée en grande partie par de fausses accusations dont j’ai été blanchi, puis tous ces articles de presse entièrement à charge… J’en viens à me poser cette question : qui harcèle qui dans ce dossier ?
Propos recueillis par Aurore Van Opstal
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !