En confinement, vous êtes sûr d’adoucir les moeurs par la musique!
Le confinement est l’occasion d’appliquer l’utopie post-soixante-huitarde illustrée par la BD de Gébé L’An 01, résumée en couverture de l’édition originale de 1972 par ce slogan : « On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste ». France 2 a montré la voie en diffusant les films comiques inusables du cinéma français. Seulement, les violences conjugales bondissent dans le même temps. L’unique solution pour adoucir les mœurs : la musique ! Pas celle, petite et sournoise, des discours politiques, mais la seule qui vaille pour passer ce long cap le cœur léger : celle qui creuse le ciel de toute sa luminosité aérienne, soit le meilleur des respirateurs naturels !
Le gouvernement nous demande de ne pas réserver nos vacances d’été : « Il est trop tôt pour faire des plans », affirme notre Conseil de guerre. Alors, grâce à la musique, vivons l’été que nous n’aurons jamais, en sortant du placard nos compils et intégrales ensoleillées qu’aucun décret ne pourra nous retirer.
Rejouons la Boum
Après avoir vibré de plaisir devant les rediffusions de Rabbi Jacob, Inspecteur la Bavure, L’Aile ou la cuisse, Un Éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au paradis ou encore L’As des as, pourquoi ne pas continuer à « faire nation » dans la procrastination ? Parmi les œuvres patrimoniales à savourer pour prolonger les sensations cinéphiliques citées plus haut, s’il en est bien une qui garantit l’union nationale sans discorde possible, c’est celle de Vladimir Cosma. Alors choisissons une compilation du compositeur et rejouons la Boum avec notre conjoint(e), en transgressant les gestes barrière sans risque pour un slow confiné. L’occasion au passage de dénicher quelques belles raretés, comme cette chanson générique du méconnu mais pourtant réjouissant L’Année prochaine si tout va bien, avec un couple Lhermitte-Adjani aux anges :
Cette ode au baby-boom ne devrait pas rester sans effets par les temps qui courent. Rendez-vous l’année prochaine, si tout va bien, pour en mesurer les retombées.
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Mais la palme de l’audience du cinéma de papa revient à la rediffusion de Mais où est donc passée la 7ème compagnie, qui a raflé 6,7 millions de téléspectateurs sur TF1 le 9 avril ! L’ancien monde a la cote, que voulez-vous. Parce que le charme du génie populaire en était sa matrice. Et le charme, tout le monde le sait depuis la chanson « Succès fou » de Christophe, c’est vraiment tout. Ce papier musique du confinement nous offre l’occasion de sortir la compilation de référence du dernier des Bevilacqua, Succès fous, car elle comporte ses singles des années 80 (« Chiqué chiqué », « J’l’ai pas touchée », « Succès fou », « L’Italie », « Dernier baiser », « Voix sans issue », « Ne raccroche pas », « Méchamment rock’n’roll », « Les Tabourets du bar », etc.), sa période la plus méchamment dolce vita.
Du haut de ses mystères et de son aura d’italiano décadent, Christophe a tout de même mis la princesse Stéphanie de Monaco, Isabelle Adjani et Laetitia Casta dans son lit de rêveries sonores. Mais surtout, le charme fou de ses chansons d’amour s’accorde toujours avec le regard des femmes des bords de mer intimes.
La journée type du bien-être en confinement
Osons maintenant, sur la base de ces vibrations chargées d’actualité, une journée type du confinement musical.
Pour un réveil en douceur, optez pour les ballades sans âge d’un Eddy Mitchell. La voix du crooner ronchon entamera votre journée comme la promesse d’un long voyage en cinémascope, balisé par les néons scintillant d’une variété blues roublarde. Mais avant d’arpenter les boulevards du crépuscule du rêve hollywoodien, mieux vaut prendre un petit déjeuner consistant. « Tu peux préparer le café noir », préconise ainsi le chanteur, à qui William Sheller vient incognito livrer les croissants en scooter – confinement oblige – dans un numéro irrésistible digne des plateaux de Maritie et Gilbert Carpentier :
La compilation Eddy Mitchell Collection sera idéale pour plonger mentalement dans la piscine couleur menthe à l’eau de votre résidence secondaire, enclavée dans votre imaginaire ou à Saint-Tropez.
Le confinement a ceci de bon qu’il nous offre du temps pour acquérir de nouveaux savoirs et savoir-faire, comme la cuisine-facile-et-économique-et-inratable par exemple. L’occasion de découvrir quelques chaînes culinaires sur internet. Ainsi, pour vous accompagner dans la préparation de vos repas, tout en suivant les vidéos de vos recettes favorites, optez pour une compilation de Doo-Wop ou autres musiques « oldies but goodies ». La température élevée de la passion, la cadence groovy des gestes enfarinés et la bonne humeur rythmée sur les mesures de l’appétit sont autant d’ingrédients nécessaires à l’âme de vos délices faits maison.
Avec une telle bande-son, même si votre plat est raté, vous n’aurez pas à supplier votre partenaire de rester encore un peu avec vous : il/elle en redemandera, du confinement un poil déconfit.
Bonus coronavirus
Les papys du rock font de la résistance, et c’est une excellente nouvelle en ces temps de guerre. Le tout nouveau single des Rolling Stones aura raison du Covid-19 et passera l’été, lui !
Playlist Vol. 1 :
Les Plus grands succès de Vladimir Cosma (Volume 2)
Succès fous de Christophe
Collection de Eddy Mitchell
Doo-Wop – The Absolutely Essential 3 CD Collection
Watch Your Mouth – Gems From The Warner Brothers Vaults
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