À la suite de nouvelles directives fédérales, les musées américains doivent obtenir l’aval des tribus amérindiennes avant d’exposer leurs artéfacts.
C’est une décision qui a surpris et consterné touristes comme passionnés d’histoire. Le Muséum américain d’histoire naturelle de New York (AMNH) a décidé de fermer brutalement et sans préavis l’accès à ses deux salles d’expositions amérindiennes. Il s’agit pour cette institution renommée, qui attire des millions de visiteurs, de se conformer à une nouvelle règle imposée par l’administration progressiste du président Joe Biden, qui exige l’autorisation des tribus pour exposer leurs artefacts quelle que soit leur nature. La nouvelle disposition, une mise à jour de la loi de 1990 sur la protection et le rapatriement des tombes amérindiennes (NAGPRA), est entrée en vigueur le 12 janvier, incitant d’autres musées, tels que le Field Museum de Chicago et le Peabody Museum de Harvard, à suspendre également ce type d’expositions, mettre en sécurité les objets concernés dans des caisses et envisager de les restituer aux peuples autochtones d’Amérique du Nord. Les universités, elles-mêmes, ne sont pas épargnées par cette réforme et ont été contraintes à faire de même.
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Grands oubliés du mouvement Black Lives Matter (BLM), les Amérindiens souhaitent aussi faire entendre leurs voix, recherchant justice et respect pour les restes de leurs ancêtres souvent déterrés sans autorisation par des anthropologues peu scrupuleux et des artefacts souvent acquis sans leur consentement. Sensible à ce problème, la secrétaire à l’Intérieur, Deb Haaland, première Amérindienne à superviser l’agence mettant en œuvre ces changements, s’est félicitée de cette évolution qui permet de réévaluer la représentation des tribus autochtones au sein de la société américaine. Bien qu’il divise et qu’il risque de faire tache d’huile, ce débat s’est étendu au-delà des États-Unis puisque des musées britanniques possédant des restes d’Amérindiens ont été priés de les restituer dans les meilleurs délais.
Selon le Muséum d’histoire naturelle de New York, les expositions rouvriront, sans pouvoir fournir de calendrier. Le temps de trouver un consensus avec les chefs des tribus, loin d’être acquis au regard de l’Histoire qui n’a pas fait de cadeaux aux Amérindiens.