La Pologne, pour se protéger de la vague migratoire que lance sur elle la Biélorussie, a décidé de construire un mur à sa frontière. Une décision d’une efficacité douteuse.
En 2010, un jury malicieux, à l’oral du CAPES d’Histoire-Géographie, donna pour sujet d’exposé « les murs ». Comme me le fit remarquer l’un des membres du jury, il y avait de quoi faire : la difficulté était de coupler une analyse en synchronie (à quoi servent les murs — ou plutôt, servent-ils à quelque chose) avec une analyse en diachronie, de la Grande Muraille au Mur de Berlin (ou même celui que les Israéliens ont construit pour essayer de réguler les trafics le long de la « ligne verte » qui les séparent de la Cisjordanie).
Les candidats qui aujourd’hui seraient confrontés à un tel sujet y rajouteraient sans doute la barrière érigée par Trump pour refouler les latinos, celle construite à Paris (par l’Etat, Hidalgo n’y avait pas pensé) pour isoler la capitale des consommateurs de crack de Pantin, ou le mur que la Pologne a commencé à bâtir pour se prémunir des foucades de son voisin biélorusse, qui fait du chantage à l’immigration en instrumentalisant quelques milliers de réfugiés syriens et kurdes qui, en attendant, meurent de froid. « L’entreprise que nous devons mener à bien est un investissement absolument stratégique et prioritaire pour la sécurité de la nation et de ses citoyens », a ainsi déclaré le ministre de
