Les prochaines élections municipales sont l’occasion rêvée pour tous les citoyens d’adresser à la classe politique dans son ensemble un message clair: halte au clientélisme !
On aurait tort de négliger le poids des maires et de leurs équipes dans la vie de notre pays car c’est avant tout localement que nous pouvons vivre et faire vivre la démocratie. Loin des considérations politiciennes, nombre d’élus locaux font de la politique au sens noble, souvent dans de petites communes, où leur dévouement, aux côtés de fonctionnaires encore attachés à l’éthique de leurs missions, donne corps et crédibilité à la République. Des maires, même de petits villages, se révèlent de bien plus grands hommes d’Etat que certains chefs d’Etat…
Les ennemis de la République et de la France en embuscade
Mais hélas, l’échelon communal peut aussi être celui d’une corruption abjecte, qui sans être toujours illégale n’en est pas moins odieuse. Elle incarne l’abandon de la politique au profit d’un vulgaire marketing électoral, le renoncement à l’intérêt général au profit d’un carriérisme construit en flattant des intérêts particuliers contraires au bien commun.
Mila a été le révélateur d’une ligne de fracture profonde traversant notre société et la plupart des partis politiques. Qui a choisi de dire #JeSuisMila dès la première heure ? Qui a joué le couplet lâche du «oui, mais…»?
Les ennemis de la République et de la France l’ont d’ailleurs bien compris. Je pense à la vieille technique du chantage à l’emploi, rapport de force délétère à ne surtout pas confondre avec un partenariat honnête et légitime entre une commune et des entreprises. Je pense aussi à l’entrisme communautariste et islamiste dans certaines équipes municipales, et à ce clientélisme éhonté qui, presque toujours, accompagne mine ces « territoires perdus » qui ne sont pas perdus pour tout le monde.
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A cet égard, les révélations d’Eve Szeftel sur Bobigny sont glaçantes. Mais on peut aussi évoquer le cas de la candidate LREM à Lille, qui même sans lien connu avec des réseaux criminels, courtise sans vergogne les milieux islamistes, d’un bon nombre de candidatures sous l’étiquette LFI – sans surprise après leur participation à la marche de la honte du 10 novembre – et tant d’autres, jusqu’à Saint-Étienne-du-Rouvray, lieu du martyr du Père Hamel. Oui, ils osent tout, et on se souvient de la citation d’Audiard à ce sujet.
Un site vigie
Je ne saurais trop, à cet égard, recommander le site Onvousvoit.fr, plateforme résolument non partisane et rigoureusement factuelle consacrée aux prochaines élections. Un vrai travail de salubrité démocratique !
A moins de trouver le candidat idéal, il me semble indispensable d’avoir des priorités claires.
D’abord, cela devrait être évident, le refus de pactiser avec les ennemis de la France. Il y a des clientélismes qui ne sont pas seulement des malhonnêtetés mais des trahisons. Voter pour quelqu’un qui offre des prébendes aux islamistes, abreuve de subventions leurs associations, ou donne des tribunes au racialisme décomplexé des indigénistes et autres décoloniaux, est moralement et civiquement criminel.
L’affaire Mila comme révélateur
A mes yeux, il est critère aussi simple que fondamental : quel a été l’attitude de tel ou tel candidat pendant l’affaire Mila ? La liberté d’expression est la mère de toutes les batailles, car sans cette liberté, il est impossible de livrer les autres batailles sans se mettre dans l’illégalité. Or, Mila a été le révélateur d’une ligne de fracture profonde traversant notre société et la plupart des partis politiques. Qui a choisi de dire #JeSuisMila dès la première heure ? Qui en revanche a longuement attendu, que ce soit pour sentir le sens du vent ou en espérant échapper à l’obligation de se positionner clairement ? Qui a joué le couplet lâche du « oui, mais » ? Qui, enfin, se sent manifestement plus proche de ceux qui menacent Mila que de ceux qui partagent son besoin de liberté ?
Citons les plus dignes : Georges Kuzmanovic, Amine El Khatmi, Aurore Bergé, Joachim Son-Forget, Frédérique Calandra, Lydia Guirous, Valérie Boyer, Marine Le Pen, Jean Messiha…. Je veux rappeler l’incompréhensible et long silence du gouvernement – mais qu’espérer d’autre, quand le Président parle de combattre l’islam théocratique en s’appuyant sur le CFCM d’Abdallah Zekri, aux propos aussi odieux qu’imbéciles ? Je veux redire la compromission de LFI – mais qu’attendre d’autre du parti qui envoie Danièle Obono à l’Assemblée ?
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Non au racisme !
Car c’est un autre critère : le racisme ne doit pas avoir sa place dans le gouvernement de notre pays, à quelque niveau que ce soit. Or, son visage le plus répandu aujourd’hui n’est plus celui d’une ultra-droite résiduelle, mais bien celui du racialisme complaisamment accueilli en son sein par une trop grande part de la gauche. Non, le racisme n’est pas du côté de ceux qui défendent l’intégration et l’assimilation ! Ceux pour qui l’essentiel est d’adopter pleinement la France pour être adopté par elle s’intéressent à « qui vous êtes », aux choix que vous faites, et non à « d’où vous venez ». Le racisme n’est pas du côté de cette France que nos ennemis disent « rance » mais qui, qu’elle partage ou non leurs idées, considère – et ajoutera même « évidemment » – comme des Français à part entière Eric Zemmour, Jean Messiha, Lydia Guirous, Zohra Bitan, Fatiha Boudjahlat, Amine El Khatmi, et tant d’autres. Le racisme est plutôt dans cet « antiracisme » dévoyé, friand d’assignations identitaires : pour lui, « qui vous êtes » est à jamais déterminé par « d’où vous venez ». Le racisme est du côté de cette idéologie qui croit les « racisés » incapables d’aimer la France, et traite de « collabeurs » ou de « bounty » ceux qui préfèrent l’universalisme républicain à l’enfermement dans une appartenance tribale.
Ne nous leurrons pas : voter pour quelqu’un qui courtise les « indigénistes » et autres « décoloniaux », fussent-ils parés de titres universitaires d’un sérieux d’ailleurs souvent douteux, c’est voter pour le racisme, pour la dislocation de la nation, pour la soumission de l’intérêt général à la dictature des minorités.
Les poids-lourds après l’essentiel
Bien évidemment, je n’ai aucune envie d’un maire qui risque de modifier le plan de circulation de la commune pour faire passer les poids-lourds devant chez moi plutôt que devant chez lui. Au quotidien, c’est important ! Mais je sais que si nous laissons gagner ceux qui voulaient faire taire Mila, ou qui n’ont opposé aux menaces contre elle qu’un silence lâche ou calculateur, ceux qui se plient aux caprices des racialistes, ceux qui pactisent avec les islamistes voire avec des assassins avérés, la circulation des camions sera le cadet de mes soucis.
La droite et la gauche républicaine sont toutes deux nécessaires, et la dynamique de leur affrontement dans le débat d’idées reste indispensable à une démocratie saine. Ce n’est donc pas le positionnement droite/gauche ni les querelles d’appareils qui doivent primer dans nos choix. Il nous faut profiter des élections municipales pour dire, sans aucune ambiguïté, une chose simple : nous ne confierons notre destin collectif qu’à des personnes qui aiment la France et qui défendent ce qu’il y a de plus noble dans ses valeurs.
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