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Un front républicain… contre la République?

Les défis contemporains de la démocratie face aux nouveaux totalitarismes - le billet de Charles Rojzman


Un front républicain… contre la République?
Une femme portant la burqa manifeste dans le quartier de Notre-Dame. Elle sera ensuite arrêtée par des policiers, le 11 avril 2011 à Paris © STEVENS FREDERIC/SIPA

La mort de Jean-Marie Le Pen ne peut que relancer le débat sur l’immigration, l’identité nationale et l’émergence de nouvelles menaces totalitaires


La mort récente de Jean-Marie Le Pen, figure controversée et symbole du rejet par le « front républicain », offre une occasion de réfléchir à l’évolution de la scène politique française et européenne. Le Pen, en raison de ses excès et ses propos souvent intolérables, fut longtemps diabolisé par un consensus politique qui visait à contenir ce que l’on considérait comme une menace fasciste. Ce rejet a conduit à une marginalisation de son discours et de ses électeurs, mais il a également empêché une réflexion sereine sur certaines de ses alertes concernant l’immigration massive et ses conséquences.

Pendant que l’attention se focalisait sur l’éradication politique de Le Pen et de ceux qui partageaient ses thèses, un autre totalitarisme émergeait silencieusement : l’islamisme. Ce dernier, bien plus pernicieux, utilise les failles d’un système démocratique tolérant pour imposer ses propres dogmes, érodant les valeurs fondamentales de liberté et d’égalité. En évinçant des débats publics toute critique sur l’immigration ou les différences culturelles sous prétexte de racisme, le front républicain a permis à l’islamisme de prospérer sous le couvert de la diversité et de l’antiracisme.

La véritable menace

Il est ironique que ceux qui accusaient Jean-Marie Le Pen d’être une menace pour la démocratie n’aient pas vu que leur refus de traiter certaines questions sensibles a facilité la montée d’une « véritable extrême droite » sous une autre forme : l’islamisme. Ce dernier représente aujourd’hui un totalitarisme antisémite et anti-occidental qui menace directement nos sociétés démocratiques.

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L’islamisme, ce nouveau totalitarisme, exploite ce déni de réalité pour imposer, sous le couvert de la tolérance et de l’acceptation de la diversité, ses propres valeurs et pratiques, qui sont en totale contradiction avec les principes occidentaux d’égalité et de droits humains. Aujourd’hui, l’islamisme représente une extrême droite antisémite, héritière du nazisme et des fascismes européens.

Il est impératif d’identifier clairement ce nouveau totalitarisme et de ne pas se tromper de cible dans notre combat pour une République de liberté, d’égalité et de fraternité. Les complices, ou les idiots utiles, de l’islamisme, ouvrent les portes aux idéologies radicales en désignant les conservateurs populistes qui résistent à cette menace comme des politiciens d’extrême droite. Certes, au sein de ces partis, il existe encore des éléments anciens, proches du fascisme, mais il est essentiel de reconnaître que des figures comme Le Pen, Trump, Salvini, Geert Wilders, Netanyahou, Orbán, et leurs équivalents à travers l’Europe sont des conservateurs et des populistes ayant entendu la voix des peuples qui s’opposent à ces changements civilisationnels imposés par l’islam politique. Ce dernier s’allie à un antiracisme immigrationniste qui refuse aux Occidentaux le droit de préserver leur identité distincte et aux Juifs le droit de demeurer une nation souveraine, capable de protéger ses frontières et de résister à l’aspiration islamiste à les réduire au statut de dhimmis au sein d’une oumma illimitée.

Au cours des dernières générations, l’Europe a été profondément marquée par le traumatisme de l’anéantissement des Juifs, une tragédie accompagnée par une prise de conscience croissante des atrocités commises durant la colonisation. Les nazis, dans leur quête de domination, ont établi une hiérarchie rigide entre des races considérées comme supérieures et celles jugées inférieures. De même, les colonisateurs ont cru en la supériorité de la civilisation européenne sur les peuples autochtones des Amériques et d’Afrique.

L’uniformité, ennemi de la diversité des cultures et des modes de pensées ?

Les nouvelles générations d’Occident, éduquées dans un cadre qui condamne légitimement à la fois le génocide des Juifs et les erreurs de la colonisation, aspirent à un monde sans distinctions entre les êtres humains. Les Européens modernes, mais exclusivement ceux issus des classes bourgeoises éduquées, poursuivent le rêve d’un amour universel, d’une humanité réconciliée, où le racisme et la guerre seraient des souvenirs lointains. Ils ont ainsi rejeté avec horreur tout ce qui pouvait leur rappeler les temps maudits de la Deuxième Guerre mondiale et de la colonisation. 

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Cependant, cette quête d’égalité et d’uniformité entraîne un déni des différences et des hiérarchies. Ce refus de reconnaître la pluralité des expériences et des valeurs est une réaction compréhensible à un passé douloureux, mais il risque de mener à un aveuglement face à la réalité contemporaine. La jeunesse occidentale, qui se dit instruite et pacifiste, établit une équivalence entre les clandestins et les citoyens légaux, entre les genres, les sexualités, les générations et les civilisations. Pour elle, toute hiérarchie et toute distinction seraient illégitimes.

Ceux qui s’opposent à ces indistinctions, qui affirment la nécessité de maintenir des frontières et des nations, ou qui osent dire que les cultures n’ont pas toutes une valeur égale, sont souvent désignés comme des fascistes, des racistes ou des héritiers du nazisme et du pétainisme. Ainsi, des populations entières sont stigmatisées, vivant dans la peur d’un avenir appauvri et trop différent, tandis que ceux qui osent prendre leur défense sont qualifiés de populistes.

La véritable lutte antifasciste aujourd’hui doit se mener contre toutes les tendances totalitaires, en particulier contre l’islamisme, qui incarne une extrême droite xénophobe, autoritaire, antisémite et anti-occidentale, à l’instar des fascismes qui l’ont précédé au cours du siècle dernier. Les islamistes et leurs alliés de la gauche radicale, exploitent la peur de l’extrême droite européenne pour assurer le triomphe de leurs idéologies mortifères et intolérantes.




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Essayiste et fondateur d'une approche et d'une école de psychologie politique clinique, " la Thérapie sociale", exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.

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