Urbanisation frénétique, insécurité, progressisme, chasse aux pauvres… trajectoire logique quand on a Anne Hidalgo pour modèle!
Objectif Paris
Depuis 2020, Michaël Delafosse dirige la ville de Montpellier (34), grâce à une coalition de gauche où siègent élus socialistes, verts et communistes. Et toute cette clique ne s’en est jamais cachée, fantasmant devant le modèle parisien : leur idole, c’est Anne Hidalgo !
En commençant par l’enseignement, le bon élève montpelliérain est à la pointe du progressisme. L’académie y organise des « afterwork de l’égalité », où l’on promet de « déconstruire les stéréotypes de genre ». L’éducation passant par la culture, on est certes un peu jaloux de l’offre pléthorique à laquelle Paris nous habitue, mais pas en reste. Dans la brochure offerte par la métropole et préfacée par Monsieur le Maire en personne, on découvre un programme qui, pour mettre en avant les femmes, décide de se passer des hommes. Une petite exposition sur le « matrimoine » montpelliérain vous tenterait bien ? Si votre carrière patine, filez à la rencontre « Comment réussir dans les Arts sans être un homme ? ». On comprend que vous hésitiez avec la conférence sur « Les bonnes pratiques de rédaction inclusive », mais dans ce cas, assistez d’abord à celle sur « Les stéréotypes de genre dans les médias ».
A lire aussi: Causeur #103: Silence, on égorge
Il est bon de rappeler que Montpellier s’est battu pour organiser le premier mariage gay de France, en présence de Najat Vallaud-Belkacem ; même s’il est difficile de saisir le rapport entre cet événement – l’union de deux hommes – et ses prérogatives de Ministre des Droits des femmes de l’époque. Les témoins présents rapportent qu’un portrait de François Hollande trônait sur un chevalet, et que même l’officier d’état civil n’a pas su retentir ses larmes.
N’oubliez pas votre maillot… et votre lacrymo !
D’un point de vue sécuritaire, la copie en viendrait même à surpasser l’originale. Vous avez a priori autant de chances de vous faire trucider dans le tramway local, que dans les artères du métro parisien. Encore un petit effort, et Montpellier, 4ᵉ au palmarès des villes aux transports publics les moins sûrs, montera sur le podium !
Le critère de l’âge n’aura pas permis au célèbre Alain Françon – 74 ans au moment des faits – d’être épargné par les lames baladeuses des néo-montpelliérains. Planté au cou en plein centre-ville, rien que ça. L’Algérien de 35 ans qui s’en est pris au metteur en scène en mars 2021, et que les sources proches du dossier décrivent comme « un profil très inquiétant, aux confins de la psychiatrie et de la haine de la France », a plaidé l’énervement suite à un rendez-vous administratif dont il aurait été éconduit. Croisé fortuitement, Alain Françon l’aurait alors « mal regardé ». Les traditionnelles indignations républicaines de la mairie furent prononcées, sans pour autant changer quoi que ce soit. Médiatisée, cette histoire n’est malheureusement pas un cas isolé, mais plutôt l’incarnation d’un ensauvagement systémique que Montpellier ne saurait endiguer. Attaques au couteau et rixes à la machette sont devenues monnaie courante. Attention, les mineurs isolés trentenaires ne vous rateront pas !
À lire aussi, Céline Pina : Le déni de Saint-Denis
Couvrez cette nature que je ne saurais voir.
Sous l’impulsion de Georges Frêche qui a exercé la fonction de maire durant 27 ans, la ville a vampirisé tous les alentours, de Béziers à Nîmes, devenant le poumon économique droit – le gauche étant Toulouse – de la région. Dans une politique folle de développement urbain, les champs et marécages ont laissé place à des chapelets entiers de quartiers nouveaux, jonchés d’immeubles à la silhouette post-moderne qui nous transmettent l’illusion de contempler une brochure de vente immobilière sur plans. Le métaverse n’est plus très loin. Si l’insertion gracieuse de l’habitat humain dans le paysage naturel est censée être inscrite dans le cahier des charges écologique, c’est raté. Quant au coût de la vie, à commencer par le prix de la pierre – flirtant par endroits avec les 5000 € au m2 –, il a explosé. Les nouvelles constructions, déshumanisées, évoquent celles que l’on trouve dans une partie de « Sims », ce jeu vidéo de simulation de vie.
Montpellier possède une caractéristique que l’on retrouve également dans le nouveau Paris : le balisage. Où que vous vous trouviez, la rétine est saturée de panneaux vous indiquant où aller, et comment vous mouvoir sans contrevenir aux plans délirants de la bureaucratie héraultaise. Que vous soyez piéton, cycliste, automobiliste, conducteur de bus, de tram ou de taxi, il vous faudra slalomer sans cesse entre les plots aux couleurs flashy, et suivre les marquages qui souillent chaque portion d’asphalte. Si le dessein inavoué est de vouloir contrôler chaque mouvement des individus, on peut s’attendre légitimement à voir apparaitre rapidement de la signalisation pour caniches et trottinettes électriques. Heureusement, à l’image de ce qu’organise la mairie parisienne à Montmartre ou encore dans le Marais, on nous propose les « Dimanches de respiration ». Pas certain que vos yeux respirent…
A lire aussi, Cyril Bennasar: Avoir raison avec Ménard
Prétextant des velléités écologiques, ici aussi, on fait la guerre aux voitures. Enfin, aux voitures de pauvres. Morcelées par les pistes cyclables, les chaussées réduites de la ville concentrent CO2 et embouteillages monstre. Après l’élargissement du stationnement payant, la mise en place du système Crit’Air vous interdit désormais l’accès à la majorité de la métropole si votre véhicule est considéré comme trop polluant. Votre diesel n’aura plus droit de cité à partir de 2028, et même dès 2025 si vous avez le malheur d’avoir un moteur produit avant 2011 ! Politique éminemment sociale et solidaire : vous n’avez qu’à investir dans un box et un SUV hybride neuf ! Comme à Paris, les victimes sont les classes populaires.
À ceux qui n’ont pas le bonheur de connaître Midi Libre, Robert Ménard explique que « C’est Libération, mais sans le talent ! ». Montpellier se voudrait Paris, mais sans son charme et ses atouts séculaires. À croire que les Héraultais en redemandent : aux dernières législatives, ils ont plébiscité la Nupes. Dans la lignée de ses prédécesseurs socialistes, Michaël Delafosse continuera quant à lui d’ensevelir la ville sous une bouillie de progrès.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !