Un message infamant a été découvert hier sur le monument honorant les résistants et nos combattants de la Seconde Guerre mondiale. Le président Macron a dénoncé une « insulte à la mémoire de nos héros » et a affirmé que « souiller ce lieu sacré de la République, c’est porter atteinte à ce qui nous unit. » Les coupables seront « retrouvés puis jugés » a-t-il promis.
L’unanimité est souvent gênante, mais parfois salutaire. Elle est aujourd’hui nécessaire. Que chacun condamne les dégradations commises au mémorial du Mont Valérien ! Ceux qui y sont honorés méritent que tous, qui que nous soyons, et de mille manières, nous fassions entendre nos voix pour les saluer et effacer la profanation de leur sanctuaire.
Une infamie
Site sacré pour les Celtes, qui doit son nom peut-être à un ermite chrétien, peut-être à un empereur païen, lieu où Sainte Geneviève aurait conduit ses moutons, ermitage et monastère, forteresse. Sous l’occupation, le Mont Valérien fut le théâtre de plus d’un millier d’exécutions de résistants et d’otages. C’est le Général De Gaulle qui décida d’y faire ériger un mémorial, à l’entrée d’une crypte dans laquelle reposent les corps de dix-sept héros du combat contre l’horreur nazie, hérauts et symboles de tous leurs compagnons de lutte, de sacrifice et de victoire.
Lundi matin, tracé sur ce mémorial : ANTIPASS, graffiti stupidement écrit là où il n’a rien à faire, déni d’humanité comme toute profanation de tombeau. Mais pire : le double S dessiné comme l’emblème de la SS, et ça, en ce lieu, c’est une infamie particulièrement odieuse.
A lire aussi: Macron favori, mais pour quoi faire?
Qu’importe ce que l’on pense du passe sanitaire, aucune cause ne saurait justifier ce sacrilège. Il est étrange de parler de sacrilège dans une République qui vient de commémorer la laïcité ? Alors assumons l’étrangeté. Le sang versé par nos aînés pour la France et pour l’humanité de l’Homme est sacré, au-delà de toute croyance et de toute considération politique.
Sentinelles d’humanité
Il faudra, plus tard, réfléchir à ce que cette profanation dit de notre époque. Époque du saccage de l’Arc de Triomphe, et d’un manque évident de respect envers le travail et la foi des anciens bâtisseurs de Notre-Dame. Il faudra nous rappeler que le sacré du Mont Valérien ne doit pas être rabaissé à des incantations politiciennes pour excommunications faciles, qui le souillent en le transformant en idole, alors qu’il est une icône. Il faudra se demander si invoquer sans cesse et n’importe comment, sans la moindre pudeur, la mémoire d’une époque terrible où la grandeur et la bassesse furent toutes deux poussées à leur paroxysme, n’a pas contribué à désacraliser cette mémoire, et ainsi à en permettre la profanation. Et il faudra enquêter et sanctionner, sans la moindre faiblesse, quels que soient les coupables.
À lire aussi, du même auteur: Des ravages de la domination gauchiste en salle des profs
Mais recueillons-nous d’abord. Prenons un moment pour restaurer le sacré en saluant dix-sept braves, dix-sept héros, dix-sept sentinelles d’humanité, selon la belle formule de Robert Redeker. Pour leur rendre hommage, en signe de respect et de gratitude. Et avec eux, en disant leurs noms comme si nous étions dans cette crypte et longions leurs cercueils, saluons-les l’un après l’autre, et saluons tous ceux qu’ils représentent…
- Boutie Diasso Kal
- Edmond Grethen
- Raymond Anne
- Maboulkede
- Berty Albrecht
- Maurice Debout
- Pierre Ulmer
- Georges Brière
- Hubert Germain
- Alfred Touny
- Jean Charrier
- Allal Ould M’Hamed Ben Semers
- Hedhili Ben Salem Ben Hadj Mohamed Amar
- Henri Arnaud
- Maurice Duport
- Antoine Mourgues
- Renée Lévy
Aux morts !