Au Libéria, les aides de l’UE ne sont pas utilisées dans la lutte contre l’insalubrité et la malpropreté des villes. Mais le dire, c’est mal.
Invité à participer à un forum environnemental organisé par la Monrovia City Corporation, l’envoyé de l’Union européenne s’est fendu d’une remarque sur l’insalubrité de la capitale du Libéria qui a provoqué un esclandre. « De toutes les capitales que j’ai vues dans mes précédents postes en Afrique, je n’en ai pas vu une aussi sale que la vôtre », a déclaré Laurent Delahousse qui a été ambassadeur de France dans de nombreux pays africains et qui est connu pour son franc-parler.
Ses remarques ont pourtant reçu un écho favorable parmi les Libériens qui ne cachent plus leur irritation concernant l’absence de politique menée sur ce sujet par le maire Jefferson Koijee. Comme l’indique le Daily Observer, ce dernier s’est défaussé, accusant les habitants de ne rien faire pour rendre la ville plus propre. « Une ville propre crée des emplois et c’est probablement ce dont le Libéria a le plus besoin », a répliqué Laurent Delahousse, qui en filigrane, s’est demandé ce dont il a fait de l’aide financière importante octroyée par Bruxelles.
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Une claque qui n’a vraiment pas plu à l’élite au pouvoir. Le gouvernement de la première république indépendante d’Afrique noire a exigé des excuses du diplomate. Lequel s’est empressé de s’exécuter. « Je présente mes excuses au gouvernement et à toute personne se sentant déconsidérée par ces propos et je retire volontairement les termes exagérés que j’ai utilisés », a déclaré l’envoyé de l’UE. Avant de préciser qu’il avait simplement voulu rappeler « aux Monroviens que la pratique consistant à jeter des déchets n’importe où devrait cesser, pour que leur ville soit plus présentable ». Jefferson Koijee a volontiers reconnu « que la gestion des déchets dans sa ville était un défi majeur », tout en ajoutant « qu’avec plus de soutiens financiers de la part de donateurs comme l’Union européenne, son équipe pourrait vraiment s’attaquer aux nombreux problèmes auxquels Monrovia doit faire face ».
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