Cette semaine, c’est Georges Brassens, le lecteur frénétique qui vous conseille
Offrir un livre est devenu un acte militant et déprimant. Vous passez, au mieux, pour l’intello de service, un peu radin, un peu chagrin qui ne se contente pas d’arriver les bras chargés d’une bourriche d’huîtres ou d’un bloc de foie gras. Au pire, pour un despote ou un électeur centriste qui charge politiquement son acte d’achat comme s’il était le dépositaire d’une mission civilisatrice. Mission qui se résume à sauver la librairie française, à faire réfléchir la maîtresse de maison à sa place (de privilégiée) dans la société, à soutenir la précarité intellectuelle de ce pays miné et à imposer ses goûts douteux à une famille bien aimable qui a eu pour seul tort de vous inviter car vous étiez seul. Offrir un livre, c’est, à la fois, manquer d’imagination et souffrir d’une immodestie maladive, vouloir marquer sa différence et trahir l’esprit de Noël.
Pour les réfractaires qui croient encore aux livres
Celui des rires enfantins et de la bienveillance, du bonheur d’être réuni autour d’une table garnie et de communier fraternellement. Sans jugements hâtifs, ni procès d’intention, les soirées sont plus belles.
