Mirwais est le dernier membre de Taxi-Girl encore de ce monde. Dans un livre de mémoires qui évite tous les écueils du genre, il ressuscite le groupe de rock underground né à la fin des années 1970. Et il se révèle être un écrivain au grand style.
Écrire un livre sur le rock n’roll, c’est entrer en terrain miné. Des pièges partout, des erreurs à ne pas commettre, au risque d’exploser en vol. À chaque instant, les lieux communs mille fois entendus peuvent créer une caricature grotesque. Les talons des boots qui résonnent dans les rues désertes, les baisers couleur de bière, le garage comme salle de répétition prêtée par le grand-oncle, la première guitare achetée avec de l’argent volé dans une boulangerie… j’en passe et des moins bonnes. Que ces anecdotes soient vraies ou non n’est pas l’important : nous les avons trop entendues. Pire, on nous les a le plus souvent contées d’une façon tiède et dans un style qui n’est presque jamais piquant, drôle ou méchant. Un comble pour cette musique créée par et pour les nerveux, ce sel de la terre.
Mirwais, étrange bonhomme longiligne
On ne sait plus bien si Mirwais est plus connu pour ses sombres années Taxi-Girl ou pour sa faste épopée comme producteur de Madonna. Il est aujourd’hui sous les projecteurs (la presse est unanime et parfois même dithyrambique) pour un livre sans doute fabuleux et plus encore unique.
