L’hebdomadaire tchèque Respekt, qui avait publié, le 13 octobre 2008, un article accusant Milan Kundera d’avoir dénoncé en 1950 un Tchèque passé à l’Ouest, a refusé de présenter les excuses qu’exigeait l’écrivain. Ni les doutes exprimés sur l’authenticité du providentiel document policier sur lequel se fondait cette accusation, ni les affirmations d’un protagoniste de l’affaire qui a innocenté Kundera, ni les protestations publiées dans le monde entier, n’ont fait douter la rédaction de l’hebdo mal nommé. Lequel a vraiment voulu « se payer » Kundera – au sens propre : le numéro dans lequel était publié le long acte d’accusation a été abondamment distribué gratuitement à Prague. La France s’est plutôt bien tenue, même si une bonne partie de la République des Lettres a attendu de voir dans quelle direction soufflait le vent pour se déclarer massivement solidaire de l’écrivain. Milan Kundera avait annoncé son intention de porter l’affaire devant les tribunaux. Gageons qu’il y renoncera. Et souhaitons-le : il a mieux à faire que de se confronter à d’aussi piètres procureurs, dont rien, de toute façon, n’entamera la bonne conscience. Comme il l’a écrit dans Les Testaments trahis, « les inculpabilisables dansent ». Eh bien, qu’ils chantent même, si cela leur chante. Cher Milan Kundera, la vraie vie est ailleurs.
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