Pour l’astucieuse Américaine Mindy, la pandémie aura été l’occasion de faire un peu d’esprit en s’affichant avec un masque au motif original et osé. L’idée s’est révélée contagieuse, preuve que pandémie peut aussi rimer avec profit.
Au siècle du choléra, Verlaine laissait parler son âme de poète : « Votre âme est un paysage choisi / Que vont charmant masques et bergamasques ». Cent trente ans plus tard, à l’heure du Covid-19 et de la pénurie mondiale de masques, la poésie n’est plus à l’ordre du jour. Quoique… À l’extrême ouest des États-Unis, une travailleuse sociale de l’Utah tente de concilier principe de précaution et lyrisme en lançant sa petite entreprise de fabrication de masques faits maison. Cette dénommée Mindy pousse la virtuosité jusqu’à baptiser sa PME Project Penis Mask, ornant ses masques de petits pénis que l’on distingue seulement de près. Subliminal, forcément subliminal ! Grivoiserie mise à part, cette astuce vise à faire respecter la distanciation sociale, comme sa conceptrice l’explique au New York Post : « Quand une personne me fait remarquer que j’ai des pénis sur mon masque, c’est qu’elle est déjà trop près de moi et qu’elle ne respecte pas les distances. » Imparable. Avec tant d’esprit, quoi d’étonnant à ce que Mindy connaisse une véritable réussite à l’américaine ?
A lire également, Laurence Simon : Ne laissons pas notre société s’enliser dans une vie amoindrie et névrotique
Sa page Facebook a été partagée 415 000 fois en une semaine. La demande atteint de tels sommets que l’entrepreneuse improvisée s’est transformée en self-made-woman aussi vite que le Covid se répand dans le monde. À 20 dollars pièce, ses masques aux pénis ailés se sont déjà écoulés à 54 000 exemplaires, permettant de collecter 56 000 dollars pour le compte d’une association d’aide aux plus démunis. Et comme le printemps des poètes ne saurait s’arrêter en si bon chemin, la boutique en ligne de Mindy propose déjà des masques nichons et vagins.