Nous avons découvert leur premier single « Stolen Dance » en rotation lourde sur les ondes pendant l’été 2014 – 315 millions de vues YouTube pour le clip aujourd’hui -, personne n’a échappé à cet authentique vent de fraîcheur venu d’Allemagne. L’album dévoilé à l’époque – classé 17ème au Billboard US – semblait être taillé pour avoir le scalp du junk-food musical et tombait à point pour rappeler que la musique se ressent, s’infuse avec l’âme des vivants. Ce disque, Sadnecessary, remuait comme une caisse de résonance de substitution, informelle, au mythique live Unplugged de Nirvana. D’ailleurs, l’ADN de la formation allemande « matchait » avec d’autres réminiscences familières à fleur de peau : le charme entêtant et insolant des effluves ganja de Bob Marley, sans fard, l’aisance outrancière de John Lennon, et ce grain de voix poncé sur une chambre d’écho de Kurt Cobain.
Car l’attrait troublant de Milky Chance réside dans la voix ambrée de Clemens Rehbein, aux accents de bourbon naturel. Le chanteur présente de plus des faux airs de Jimi Hendrix, pour ne pas gâcher la panoplie psyché-folk-babacool.
« Stolen Dance » n’était pas juste un coup de chance des Milky, les autres titres extraits de ce premier essai, « Down by the River » et « Running », ont confirmé le pouvoir de séduction irrésistible du chant des Siegfried (équivalent masculin du chant des Sirènes).
Aujourd’hui, le duo germanique sort un deuxième album, Blossom, en forme d’invitation au voyage sous le Tropique du Cancer cher à Miller, entre flânerie primesautière (« I’m tired of all this talking, cause everything you hear is empty words ») et noirceur mystique sortie d’un tableau de Caspar David Friedrich (« But there’s so many things we could do, and all we need is escaping, so let’s go back to our cocoon, on a blackened afternoon »). Traduire serait nuire, comme pour Scott Fitzgerald, ce n’est pas Frédéric Beigbeder qui me contredira.
Brûlant comme le vent des steppes, le romantisme allemand des grands espaces mondialisés se porte donc en bandoulière cet été.
Pour nous mettre la Sprudelwasser à la bouche, voici le clip de « Blossom », en forme d’allégorie du débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française 2017 :
Dans la famille indienne, je demande la sœur, la révélation toulousaine Norma, pour un plaisir complet. Accompagnez « la chance lactée » d’un fruit velouté, vous obtiendrez à l’oreille une saveur estivale à tomber. Probablement aphrodisiaque pour les esthètes les plus sensibles.
Norma vient de se rendre coupable d’un tube imparable, « Lost & Found », péché mignon aux rémanences d’une Adjani tout droit sortie de L’Été meurtrier :
Une fille qui cite Hitchcock dans sa chanson et prend pour pseudo le patronyme de la divine Marilyn ne peut pas être mauvaise.
Norma vient de sortir un mini CD 5 titres, Badlands, à découvrir d’urgence en attendant l’album en préparation actuellement.
Milky Chance sera en concert cet été en France à Marmande (02/07), Bordeaux (07/07), Istres (10/07), Paris (22/07), Bréal-sous-Montfort (26/08). Ils reviendront à Paris (Elysée Montmartre) le 19 novembre.
Norma sera en concert le 22 juin à Bordeaux, le 8 juillet à Cognac et le 29 juillet à Châlons-en-Champagne.
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