Militante voilée chez Geox : il y a des coups de pied au derrière qui se perdent !
L’affaire du magasin Geox de Strasbourg illustre à merveille ce que le hijab représente désormais dans notre pays, et s’inscrit dans la confrontation bien plus vaste entre la société que la plupart d’entre nous considèrent « normale » et une contre-société qui, de plus en plus ouvertement, de plus en plus violemment, veut imposer sa loi.
Un mauvais coup préparé à l’avance
Résumons les faits. Une jeune intérimaire exige de pouvoir travailler voilée dans ce magasin. Notons, c’est révélateur, qu’elle y a déjà travaillé sans voile dans le passé. Le gérant du magasin refuse qu’elle reste si elle garde son hijab. La jeune femme, qui filme et a de toute évidence préparé son coup, diffuse la scène sur les réseaux sociaux (et ne manque pas ensuite de s’y féliciter du buzz provoqué). Et les voix habituelles de hurler à la « discrimination » et à « l’islamophobie », quand ce n’est pas au « racisme ». Et viennent les inévitables menaces de mort. Il faut donc désormais des patrouilles de police et des vigiles pour protéger ce magasin et surveiller ses abords.
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D’autres que moi ont déjà noté que cette affaire n’est pas un fait divers, mais un fait de société. Je l’évoquais il y a peu à propos de la mort révoltante du jeune Shamseddine, il faut citer aussi Gabriel Robin et le docteur Maurice Berger qui expliquent les tensions entre une culture de la honte et une culture de la culpabilité, les travaux du professeur Gabriel Martinez-Gros (je ne suis pas le seul à noter combien sont pertinentes et fécondes ses analyses inspirées d’Ibn Khaldoun), les réflexions de maître Thibault de Montbrial suite aux émeutes de l’été dernier, et il faut en somme regarder en face ce que Le Figaro résume ainsi : « les agressions liées au non-respect des règles religieuses musulmanes se multiplient dans le pays. »
Contre-société islamique
Car cette contre-société, et c’est sa caractéristique la plus évidente, est résolument islamique. Bien sûr, tous les musulmans vivant en France ne se reconnaissent pas en elle – mais le fait que tous les musulmans ne se reconnaissent pas en elle ne diminue en rien le rôle central de l’islam dans sa nature. La meilleure preuve en est la rage toute particulière dont elle fait preuve vis-à-vis des musulmans vivant « à la française » et plus encore vis-à-vis des apostats de l’islam, en parfaite conformité avec les préceptes non seulement de l’islamisme mais tout simplement de l’islam, du moins de l’islam « mainstream » dans notre contexte, l’islam des quatre madhhabs sunnites orthodoxes.
Remarquons également, « convergence des luttes » oblige, qu’à cette contre-société islamique s’agrège une bonne partie de ce qui aspire à la destruction de la société européenne, et ce n’est pas là seulement du clientélisme électoral. De même qu’il y a des musulmans qui soutiennent Israël, il y a des non-musulmans qui ont pris le parti du Hamas et de la théocratie des Mollahs.
La stratégie de la victimisation et du jihad judiciaire
Le cas strasbourgeois s’inscrit en outre dans une stratégie largement généralisée, dont il résume bon nombre de ressorts. Le piège. La victimisation. La désignation d’une cible à la vindicte de la contre-société islamique conquérante, c’est-à-dire surtout en son sein des groupes que l’on sait prêts à passer à l’acte. La manipulation perverse par cette contre-société qui utilise nos « valeurs » (les fameuses « vertus chrétiennes devenues folles » de Chesterton) pour nous affaiblir, nous culpabiliser, nous paralyser, mais naturellement n’a pas un seul instant l’intention de s’imposer à elle-même le respect desdites « valeurs » – car de réciprocité il n’est jamais question, il suffit de comparer les droits dont jouissent les musulmans dans les pays non-musulmans et ceux consentis aux non-musulmans dans les pays musulmans pour le comprendre… Les méthodes de nervis fascistes pour intimider, combinant menaces physiques et menaces de harcèlement procédurier – le fameux « jihad judiciaire ». Le rôle des idiots utiles et des complices. L’aveuglement de beaucoup, souvent volontaire. Et, bien sûr, la réaction en demi-teinte de l’Etat, qui déploie les forces de sécurité intérieure en réaction à la médiatisation du danger (le ministre de l’Intérieur était tout fier d’annoncer qu’il avait fallu mobiliser 13 500 policiers et gendarmes pour que les chrétiens puissent célébrer la fête de Pâques en sécurité, quel échec !), mais refuse frénétiquement de modifier quoi que ce soit de tout ce qui a conduit au face à face actuel avec une contre-société hostile et conquérante.
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Et, cette fois, un coup de projecteur sur le voile, ou plutôt une femme voilée se plaçant à dessein sous les projecteurs. Les promoteurs du hijab aiment parler de « pudeur », et emploient volontiers l’euphémisme de « mode pudique » pour parler de codes vestimentaires islamiques – comme si les femmes non voilées étaient impudiques, alors qu’en réalité il n’y a rien de plus impudique que l’ostentation de la pudeur.
Ce qui s’est passé à Strasbourg n’est donc pas un cas isolé. Il y en a déjà eu beaucoup d’autres. Il y en aura encore. Et plus nous cèderons, plus il y en aura.
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