Relire Milan Kundera, disparu récemment, nous permet d’y voir un peu plus clair dans les contradictions de la vie. « La frontière entre le bien et le mal est terriblement vague », écrivait-il. La frontière entre l’amour et l’amitié érotique l’est également…
Milan Kundera n’aimait pas se montrer, s’exposer, qu’on parle de lui ; il n’aimait pas les interviews, les caméras ni les projecteurs. Cela faisait longtemps déjà qu’il ne mêlait plus sa voix ni sa vie – une vie qui avait dépassé, dans le roman, le seul combat de l’individu contre le totalitarisme – à la grande fête de l’insignifiance contemporaine. Son silence – et le nôtre – a été rompu par sa mort. Nous lui disons adieu ; ses livres interrompent le cours de nos lectures estivales. À l’heure où les artistes se commentent eux-mêmes, à l’heure frémissante des posts, des blogs, des comptes Instagram etautres curieuses mises en scène de soi, la mort du grand écrivain tchèque nous rappelle à la rareté d’une vie discrète, grevée des douloureuses pesanteurs de l’histoire, nous laissant en héritage l’insoutenable légèreté des choses de ce monde.
La lecture en guise d’hommage silencieux
Quel livre lire, là, maintenant, en guise d’hommage silencieux et contre l’oubli, cet oubli dont il redoutait l’énergie négative ? La disparition d’un écrivain nous oblige et nous rend à l’urgence de la lecture. On furète dans sa bibliothèque, on regarde
