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Mila: le plus bel âge de la vie


Mila: le plus bel âge de la vie
Mila au tribunal à Paris, le 3 juin 2021 © Francois Mori/AP/SIPA

Selon Céline Pina, le procès Mila apporte la preuve que la propagande des islamistes et leur vision du monde se diffusent au-delà de leur cible musulmane. L’amalgame entre blasphème et racisme est au cœur de leur stratégie de sape obscurantiste. Quant au débat sur le caractère néfaste des réseaux sociaux, il permet d’occulter les vrais problèmes… Analyse.


Mila a 18 ans et comme avant elle, Paul Nizan, elle pourrait écrire « Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ». Incitations au suicide, menaces de mort, de viols, propos orduriers, voilà ce que subit cette toute jeune femme depuis maintenant deux ans. Son « crime », avoir critiqué de façon véhémente l’islam, après avoir été lourdement draguée puis insultée par un jeune musulman. Cette histoire qui n’aurait pas dû dépasser le stade d’une embrouille de cour d’école est pourtant devenue virale. Mila est devenue une cible, un symbole à détruire physiquement et moralement. La harceler devient identitaire, un moyen d’affirmer sa foi ou son soutien à une idéologie.

Je vous demande de vous arrêter

L’ouverture du procès de 13 de ses harceleurs, loin de calmer le jeu a au contraire relancé les attaques. D’abord parce que le sentiment d’impunité des prédateurs de Mila sur les réseaux et dans la vraie vie est tel qu’ils ont l’impression aujourd’hui d’avoir gagné : ils ont imposé leur loi, rétablit le délit de blasphème et fait la preuve que les élites républicaines préféraient abandonner les enfants des classes moyennes aux minorités radicalisées, plutôt que de défendre la liberté d’expression. Le fait que la ministre de la Justice de l’époque a accrédité une partie des éléments de langage des islamistes en présentant la parole de Mila comme portant atteinte à la liberté de conscience, a légitimé la violence qui s’exerçait contre la jeune fille. Or Mila n’a commis aucune infraction en usant de sa liberté d’expression. Au vu de la situation, une toute jeune fille innocente, dont la vie est gâchée suite à une persécution mise massivement en œuvre sur les réseaux, on s’étonne de ce que toute la classe politique ne se tienne pas debout derrière Mila. Pourtant, on a du mal à imaginer plus juste cause que la sienne. Eh bien


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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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