Peu suspect d’admiration envers le modèle de société scandinave, Jean-Paul Brighelli a pourtant adoré Midsommar du suédois Ari Aster. Du gore à l’état pur.
Je ne vous raconterai pas le film, dont vous avez une idée assez précise dans l’article du Monde, qui divulgâche un peu le suspense. Je ne vous dirai pas non plus à quel point est remarquable l’idée de construire un film de terreur dans le jour perpétuel de la Scandinavie du Nord (voir ce que j’écrivais il y a peu de Sommaroy, au nord de la Norvège) au lieu de l’engoncer comme d’habitude dans des ténèbres qui permettent de bâcler les maquillages et les décors : la blondeur des acteurs, leurs tenues d’un blanc éclatant, participent de cette orgie de lumière ; du coup, le seul Noir du film paraît encore plus noir, ainsi devraient mourir tous les sociologues. Je ne vous révèlerai rien de ce qui arrive à certains poils pubiens, ni dans quoi on les trouve. Je ne vous narrerai pas les réactions très angoissées de certains des spectateurs, à la sortie — certaines en état de choc, d’autres tentant de se défendre de leurs traumatismes et de leurs cauchemars à venir par des critiques sur le caractère très explicite de certaines scènes horrifiantes.…
Non : le plus abominable de cet excellent film d’angoisse pure, ce sont les personnages.
L’horreur au format blondinette
Bien sûr, la Suède où est supposée se passer l’histoire — les feux de la Saint-Jean, ou l’une de ces cérémonies du solstice d’été communes à bien des civilisations, mais version secte louche, du genre Temple solaire — a été recomposée en Hongrie, le paradis des films à budget réduit. Mais n’empêche : la centaine de figurants feraient tous des très jolis Suédois et Suédoises. En fait, le film donne l’impression d’être joué par une centaine des clones de Greta Thunberg — des deux sexes. L’horreur au format blondinette.
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