Sardou peut avoir ses détracteurs, être sottement accusé d’avoir un « côté scout, sectaire » et de chanter une musique « immonde », dixit la chanteuse à la mode Juliette Armanet, il demeure le visage de la France. Bonhomme, bourru et rouspéteur, il est un Gaulois réfractaire. Et le plus grand vendeur de disques français vivant.
Sardou est probablement l’un des plus authentiques spécimens gaulo-gaulois que nous ayons en rayon. Fort en voix et en gueule, héritier de la faconde méridionale et du pastis conciliateur, menant un combat plutôt désespéré contre des rondeurs léguées sans doute de génération en génération, le gaillard existe tel qu’en lui-même. Et il existe fort. Depuis longtemps. La vraie réussite pour un artiste, professait Louis Jouvet, maître en la matière, est de durer. Et il dure, Sardou. Bourru, ronchon comme au premier jour. Le Gaulois est volontiers rouspéteur. C’est son ADN. César s’en amusait, paraît-il. Michel Sardou est de ce lignage, évidemment. Il vitupère. Une manière comme une autre, plutôt pudique celle-là, de parler de ce qu’on aime, de soi, des autres, de son pays, par exemple. De la vie comme elle va. On se reconnaît assez volontiers en cela, on s’identifie aisément au bonhomme, pour tout dire. C’est là
