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Le temps béni du populo

Michel Sardou: un terrible passif de « chanteur populaire »


Le temps béni du populo
Coluche et Michel Sardou dans les studios d’Europe 1, 14 décembre 1985. © CHESNOT/SIPA

Les saillies de Juliette Armanet à l’encontre de Michel Sardou révèlent le mépris des bobos pour ce qui plaît au peuple, prolophobie visant directement cette « France d’avant », pas si lointaine, où une culture homogène baignait Paris et sa province. Cette nouvelle querelle des anciens et des modernes oppose la variété et les traditions locales à la culture globalisée.


La chanteuse à la mode révélée par Le Dernier Jour du disco s’en est violemment pris au tube de Michel Sardou sorti en 1981 –elle n’était pas encore née –, Les lacs du Connemara. Ce tube a fait découvrir la « musique celtique » au grand public français, Tri Yann étant alors encore confidentiel. Juliette Armanet a qualifié ce tube de musique « sectaire », « immonde » et « de droite »– les Irlandais apprécieront. C’est l’ultime réplique des insultes adressées à Michel Sardou dès les années 1970 par les médias les plus à gauche pour ses positions jugées droitières et nationales. Mais cela rappelle aussi d’autres insultes passées, lancées par des chroniqueurs contre le Festival interceltique de Lorient ou Nolwenn Leroy, révélant une sourde haine contre ce rare segment de la culture populaire traditionnelle ayant survécu au xxe siècle dans notre pays. BHL avait donné le la dès 1985 dans son célèbre entretien à Globe en s’emportant contre « béret et binious », un enjeu majeur !

La France, qu’est-ce qu’il en reste?

Il est probable que la diffusion récurrente


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Septembre 2023 – Causeur #115

Article extrait du Magazine Causeur




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Pierre Vermeren est historien et professeur des universités ; il est l’auteur de La France qui déclasse : de la désindustrialisation à la crise sanitaire (« Texto », Tallandier, 2020) et L’Impasse de la métropolisation (« Le Débat », Gallimard, 2021).

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