Roman Polanski a gagné son procès contre une ex-comédienne qui l’accusait de diffamation. Mais la Justice ne fait pas taire la meute MeToo. Au Festival de Cannes, la grande famille du cinéma, terrorisée, se prosterne devant une poignée de fanatiques. Fanny Ardant a le courage de dénoncer, dans un dialogue avec Sabine Prokhoris, ce nouveau maccarthysme qui, comme le premier, réduit au silence et au chômage de grands artistes.
« J’ai l’honneur de défendre Roman Polanski, l’un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma. » Delphine Meillet m’autorisera certainement à faire mienne cette formule qui a inauguré sa plaidoirie. Cette brillante avocate revient dans nos pages sur le procès qu’elle a gagné pour le cinéaste contre l’ex-comédienne Charlotte Lewis, qui l’attaquait en diffamation après l’avoir accusé de viol sans le moindre début de preuve (voir l’enquête de Jeremy Stubbs). Seulement, la Justice et ses chichis n’intéressent pas la meute des opportunistes et victimes professionnelles qui ont fait de l’auteur du Pianiste la cible prioritaire de leur ressentiment, indifférents à une œuvre magistrale dont Sabine Prokhoris explore les ressorts.
Alors, oui, face à cette coalition de médiocres, défendre Roman Polanski est un honneur pour Causeur. Honneur que les confrères ne nous disputent guère, tant la peur vitrifie l’expression publique, dès que sont proférées des accusations de violences sexistes-et-sexuelles[1]. En privé, d’innombrables bonnes âmes s’indignent
