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Mesdames, je vous présente le « pisse-debout »

Égalité femme/homme: de la théorie à la pratique


Mesdames, je vous présente le « pisse-debout »
Des urinoirs pour femmes au Bois de Vincennes pour le festival We Love Green, le 31 mai 2019. Sipa Press/ 00910072_000017

La nature fait particulièrement mal les choses: la preuve, Mesdames, c’est que nous ne pouvons pas uriner debout comme ces Messieurs le font! Mais, n’ayez crainte, le « pisse-debout » vient à notre rescousse pour réduire les inégalités. Ce qu’il faut savoir sur une innovation indispensable.


Cet été, lors d’une randonnée pédestre, la conversation tomba, in situ, sur la nette différence entre les garçons et les filles quant à la satisfaction des besoins naturels, du moins pour la petite commission. Pour les garçons, un arbre bien dimensionné et bien placé suffit. Pour les filles, les critères du choix de l’endroit idoine se révèlent beaucoup plus complexes. Et, une fois celui-ci trouvé, l’affaire n’en est pas réglée pour autant. Bien se positionner pour ne pas mouiller ses chaussures, léviter au-dessus des fougères, faire attention à ne pas déraper au relevage, plus l’angoisse que le petit coin tranquille ne le soit finalement pas tant que ça.

La fin d’une odieuse injustice ignorée de Marlène Schiappa

Une de mes nièces nous indiqua alors que nos problèmes étaient d’un autre âge puisque désormais existaient le pisse-debout, accessoire chic et décontracté, destiné à rétablir l’égalité des sexes. Sa fonction ne se limitait pas au plein air pour éviter les accidents de chaussure. Il pouvait être utilisé à la ville comme à la campagne, en voyage, sur les chantiers, enfin partout.

Un neveu, de son côté, nous conta que lors du dernier événement auquel il avait assisté – traduire festival avec beaucoup de monde et beaucoup de bruit – des urinoirs pour femmes avaient été mis en place, à la grande satisfaction des festivalières.

Un autre neveu ajouta qu’il avait lu que le temps moyen d’occupation d’un urinoir pour hommes était de trente secondes, et que pour la même opération, les espaces classiques pour femmes se trouvaient mobilisés trois minutes. D’où les queues récurrentes aux toilettes féminines.

Made in France

Le pique-nique mit fin aux digressions futiles et fut l’occasion d’approfondir mes connaissances fraîchement acquises. Une fois de plus, merci Google.

Le pisse-debout est « un accessoire, généralement de forme conique qui, placé judicieusement entre les jambes au moment d’uriner, permet à toute personne dépourvue d’un pénis de faire pipi debout sans avoir besoin de se dévêtir complètement, ni de s’asseoir. Cela permet ainsi de ne plus subir les toilettes publiques peu hygiéniques, les situations gênantes en pleine nature, de pouvoir faire des tests d’urine en toute sécurité ».

Inventé par une française, Magali Chaillomeau, il est entièrement made in France, et plus précisément dans le Gard. Il existe en formule jetable, 19€ le pack de 30, avec sa trousse de transport à 4,90€, et en version réutilisable à 15,90€ et 3,50€ pour le spray antibactérien. Vendu dans une boîte de rangement étanche, il convient à toutes les morphologies. En plastique rigide, il est composé à 94% de ressources renouvelables. En outre, il est « recyclable et à empreinte carbone négatif ».

Un modèle phosphorescent existe. Pour ma part, je n’en ai pas trop compris l’utilité à part celle de se faire repérer, mais je vais me renseigner.

Quant à l’urinoir féminin, Gina Perier, architecte française de 25 ans vivant au Danemark, est venue présenter son invention baptisée Lapee au concours Lépine 2019 et y a décroché une médaille d’or. « C’est une plateforme surélevée de trois places, disposées en hélice. Les parois de 1,65 mètre évitent le sentiment de vulnérabilité de la position accroupie. Les marches à franchir apportent également de la sécurité puisque l’utilisatrice est en hauteur et a une visibilité à 360 degrés sur ce qui se passe autour d’elle »

Le dispositif est empilable au transport et ce qui ne gâte rien, en polyéthylène, 100 % recyclable. Donc cocoricos et vive la France qui avance.

Pas si populaire que ça

Le pisse-debout est commercialisé depuis 2016. Vous l’ignoriez? À la lecture de cet article, allez-vous frénétiquement passer commande toutes affaires cessantes? Je n’en suis pas certaine… Et vous messieurs, est-ce que votre première réaction n’a pas été de rire dans votre barbe?

Quant à l’urinoir pour femmes, il a été testé au Summer Vibration cet été à Sélestat (Bas-Rhin), et il trouvera certainement sa place lors d’événements pour lesquels les participantes ont le choix entre faire dans leur culotte et se lancer fièrement dans la modernité. Quant à le voir partout… Disons que l’égalité entre les sexes est un long combat.

Libérons nous du féminisme !

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