Jean-Luc Mélenchon assume et accélère sa stratégie électorale communautariste à destination des « quartiers populaires » (les cités islamisées). François Ruffin, isolé, fait des révélations troublantes. Mais pour l’instant la gauche continue d’avoir peur du chef des Insoumis.
« Sachant que la force de l’affirmation impressionne toujours les têtes molles, il commence par célébrer sa victoire électorale relative comme une victoire totale et définitive ». Considérant le flot de rodomontades dont nous abreuvent M. Mélenchon et ses affidés LFI-NFP depuis le second tour des dernières élections législatives, on pourrait penser que ce commentaire porte effectivement sur la stratégie de communication politique que ceux-là ont adoptée dans la foulée. Dès le soir du scrutin, le chef des chefs, Mélenchon, criait victoire, proclamait être le grand vainqueur de ces élections, le seul, exigeant sans vergogne que soit mis en place immédiatement « le programme, rien que le programme, tout le programme ». Le sien, évidemment. Depuis, cet accommodement plutôt culotté avec la réalité nous est asséné à chaque prise de parole des uns et des autres de ce camp-là. Or, dans une large partie de l’opinion, l’enfumage opère, tant il est vrai que les têtes molles y sont nombreuses. Passons.
Discours durs et têtes molles
On serait tenté de voir dans la citation rapportée plus-haut, disais-je, un commentaire de la vantardise post-électorale du grand faiseur Mélenchon. Il n’en est rien. Son ego dût-il en souffrir, il n’a rien inventé. Il ne fait même que mettre ses pas dans ceux d’un illustre prédécesseur. Illustre mais ô combien haïssable.
Ce prédécesseur n’est autre, mesdames, messieurs (ici, un roulement de tambour serait bien venu) que l’abject Adolf Hitler en personne, qui usa du même faux semblant, de la même imposture à la suite des élections législatives de novembre 1932. Le commentaire que je cite est d’André François-Poncet qui fut ambassadeur de France à Berlin de septembre 1931 à octobre 1938. (Cf. Son remarquable livre Souvenirs d’une ambassade à Berlin, Flammarion, 1946.)
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Les grandes têtes molles auxquelles il est fait référence désigne ici, évidemment, la pléthorique cohorte des fausses élites et vrais lâches qui ont avalé la couleuvre sans s’opposer, sans se révolter, sans même vraiment sourciller, laissant ainsi l’Adolf accéder au pouvoir.
Aujourd’hui comme hier, les têtes molles ne manquent pas. Parmi les élites comme ailleurs. Chaque jour nous les trouvons à l’œuvre. Nous les voyons ramper, embarquées qu’elles sont dans une fangeuse soumission. Les preuves ne manquent pas au dossier, hélas. Un seul exemple, récent, affligeant : en plein Paris, hauts parleurs à fond, on peut aujourd’hui prêcher l’intifada sans être jeté sur le champ en prison. Juste une question pour rire (ou pas) : pourrait-on prêcher la Croisade en plein Téhéran, au cœur de Kaboul, tout aussi impunément ? Certes non. Il est vrai que chez les ennemis de notre civilisation – car ils sont bel et bien nos ennemis jurés – ceux qu’on pourrait qualifier de têtes molles[1] n’ont guère droit de cité.
François Ruffin désormais comparé à Doriot par LFI
Les mots droit et cité m’étant venus, l’enchaînement est tout trouvé avec les révélations de François Ruffin, lui-même LFI (on n’est jamais trahi que par les siens) portant sur la scandaleuse stratégie électoraliste mélenchonienne mise en pratique dans les quartiers, les cités, où tous n’auraient pas droit au même traitement. Il y aurait les bons profils et les moins bons profils. Bref, on procéderait au gré d’une sélection au faciès. Rien que cela ! Le sacro-saint principe d’égalité citoyenne foulé au pied, jeté à la poubelle. Le droit à la bonne parole sous condition d’éligibilité au faciès. Et probablement suspicion de « délit de sale gueule » pour les autres ? Ignoble ! Pourquoi ne pas préconiser pour ces autres-là, les exclus, les discriminés, les ostracisés le port d’un signe distinctif, je vous laisse imaginer lequel ? Voilà qui faciliterait grandement le racolage. Là encore, on attend la révolte, la condamnation sans atermoiement, le rejet sans appel des têtes molles, ces égarés du pot-pourri NFP, transfuges d’un PS en coma dépassé, écologistes en phase terminale de pollution dogmatique. On les attend, on guette leur réaction. Rupture or not rupture ? Courage or not courage ? Dignité or not dignité ?
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Donc, sélection au faciès ! là encore Mélenchon n’a rien inventé. On le sait. Il n’empêche, une ligne rouge est franchie. Une sacrée ligne rouge ! Le masque tombe, d’autant qu’un aveu – tout aussi sidérant – vient en rajouter. Lors de la manifestation – plutôt faiblarde – du week-end dernier, on a pu entendre l’Insoumis en chef donner ses directives à quelques ouailles ébahies : « Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. Là se trouve la masse des gens qui ont intérêt à une politique de gauche. Tout le reste on perd son temps. » Oui, les mots sont bien ceux-là : « Tout le reste on perd son temps. » En d’autres termes, les sans dents d’ailleurs, ceux des bourgs et des campagnes peuvent bien crever ! Qu’en pense M. Hollande, élu des terroirs corréziens ? Que disent les prétendus héritiers des Jaurès, des Blum face à une politique si clairement, si éhontément revendiquée communautariste ! On espère une saine révolte. Quelque chose comme une tribune dans leurs médias de révérence, Libération, Le Monde…. Pour l’instant, rien. Mais peut-être n’ont-ils pas entendu cette énormité ?
Tête molle et dure d’oreille. Décidément, la gauche française est fort mal en point.
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Elisabeth Lévy, ce matin sur Sud Radio : « LFI fait du racialisme »
[1] L’expression Têtes Molles est due au poète Lautréamont : « Depuis Racine la poésie n’a pas progressé d’un millimètre, écrit-il. Elle a reculé. Grâce à qui ? Aux Grandes Têtes Molles de notre époque. » Et de classer parmi celles-ci : Lamartine, Hugo, Musset « métamorphosés volontairement en femmelettes. »
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