Faute d’alternative possible, nous sommes dans une impasse politique. Incapables de se coaliser, le RN et LFI se neutralisent l’un l’autre et sont les meilleurs alliés du président de la République. Tant que le plafond de verre tient. Mais la présidente du RN a le vent dans les voiles.
La dispersion des voix aux extrêmes du spectre politique rend impossible la formation d’une coalition d’alternance ; même si le soutien au pouvoir en place s’amenuise, les oppositions sont réduites au rôle de minorité de blocage. Dans cette configuration, le RN a longtemps été diabolisé, tandis que LFI a été épargnée au nom de son appartenance à la gauche. Pourtant, dans son ensemble, la gauche s’est montrée incapable de tirer profit d’une conjoncture qui aurait dû lui être favorable. Depuis que pèse sur elle l’ombre de Mélenchon, son image ne cesse de se dégrader. En octobre 2022, et pour la première fois, un parti de gauche est vu comme plus dangereux pour la démocratie que le RN. Selon le sondage « Fractures françaises » Ipsos/Fondation Jean-Jaurès, 57 % des Français déclarent LFI dangereuse pour la démocratie contre 54 % qui désignent le RN.
Dans ce même sondage, qui interroge sur la vision de société que prônent les partis, le RN fait quasiment jeu égal avec les formations politiques dites de gouvernement. Ainsi 32 % des
