Éric Zemmour a réalisé le plus grand rassemblement de la présidentielle, à Paris place du Trocadéro, hier. Mais la plupart des commentateurs préfèrent s’attarder sur l’incident des “Macron assassin” scandés par la foule. Causeur était dans les travées.
La météo était avantageuse. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais Éric Zemmour semble bien avoir réussi son pari. 100 000 citoyens se sont réunis au Trocadéro pour écouter le candidat de « Reconquête ». 100 000, du moins… selon les dires du candidat ! Assurément plusieurs dizaines de milliers en tout cas, la place étant largement pleine. Les sondeurs disaient sa campagne au crépuscule depuis plusieurs semaines, elle attendait une nouvelle aurore…
Éric Zemmour était précédé derrière le pupitre par ses soutiens Marion Maréchal, Nicolas Bay, Philippe de Villiers, Jacline Mouraud, Guillaume Peltier, Laurence Trochu et beaucoup d’autres. Une polémique médiatique est née après que quelques “Macron assassin!” aient été repris un instant par une partie de la foule. Nous allons bien sûr y revenir.
Une bonne droite
Nicolas Sarkozy avait réussi un rassemblement similaire au même endroit en 2012, et la droite s’y était également réunie autour de François Fillon en 2017. Le candidat de « Reconquête » a avant tout promis à ses supporters une « surprise à venir ». « Nous allons déjouer les pronostics », leur a-t-il assuré. « J’ai choisi le Trocadéro pour venir laver les affronts de la droite, les affronts du peuple qui a le sentiment légitime qu’on lui a trop longtemps volé son vote » promettait-il hier. « Nous sommes les seuls à être de droite dans cette campagne. Nous sommes les seuls héritiers d’une droite qui aime la France, le peuple, le travail, l’ordre et l’identité. » Pour réussir son pari, le candidat a renouvelé ses appels à l’aide à des figures politiques de droite qui pourraient se reconnaitre naturellement dans son discours, et les a fait applaudir par la foule : Eric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez, Nadine Morano et même Jordan Bardella.
À deux semaines du premier tour, le candidat s’est dit lassé de tous ceux qui trouvent son discours trop dur, trop martial : « certains s’indignent de ma fermeté. Ce qui m’indigne, moi, ce ne sont pas les mots, ce sont les drames quotidiens que vous subissez » s’est-il justifié, ajoutant : « la crainte de la fin de la France, c’est le malheur indéfinissable de se sentir étranger dans son propre pays, l’horreur devant les victimes qui se multiplient, le désespoir devant une classe politique si lâche. »

