Je ne suis pas complotiste, je constate, c’est tout.
Et ce que je constate est étrange et triste, tout à la fois. Voici ce que j’observe en cette fin d’année 2018.
Les gilets jaunes étaient devenus l’unique sujet d’actualité : édition spéciale à plein temps, des jours durant.
Ce traitement disproportionné s’accompagnait d’une démarche évolutive de dénigrement: mouvement d’extrême droite, puis mouvement violent, puis mouvement ridicule (insistance sur des ambitions politiques et/ou révolutionnaires grotesques).
Un sujet peut en cacher un autre
Mais ce traitement, disproportionné donc, permettait aussi de passer sous silence le pacte de Marrakech. Je ne suis pas complotiste, je constate.
L’attentat de Strasbourg a ramené sur le devant de la scène les thématiques que l’on espérait faire oublier en donnant une telle place aux gilets jaunes.
Immigration, terrorisme : ces questions que l’on avait espéré étouffer en occultant Marrakech revenaient en pleine figure des médias, soudain obligés de substituer une édition spéciale à une autre.
Strasbourg, retour en terrain connu
Ce qui est triste, vraiment, c’est de voir où se situe la routine. Les médias ne savaient pas par quel bout prendre les gilets jaunes, ils peinaient à construire un angle de traitement satisfaisant et cohérent qui collât à la ligne de l’admissibilité idéologique. Quand soudain il y eut Strasbourg : du jour au lendemain, les journalistes renouaient avec le confort de l’habitude. On les vit, avec la maîtrise que donne la répétition, ressortir les grandes questions, « comment a-t-il basculé ? », « qu’est-ce qui déclenche le passage à l’acte ? », les mêmes images (parents, voisins, connaissances très lointaines), et les mêmes experts, toujours les mêmes.
Un acte terroriste, pour les médias, c’est la garantie du retour en terrain connu.
En outre, Strasbourg a permis de reléguer au second plan les gilets jaunes et de ramener, doucement, les titres « de saison » :
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