Évidemment, l’index « accusateur » des inégalités hommes / femmes est uniquement pointé vers… les entreprises. Quand il s’agit de trouver des coupables aux malheurs des femmes, les patrons sont de dociles accusés. Cette nouvelle obligation est un devoir de vacances dont les DRH se passeraient en outre fort bien!
Les DRH des entreprises de plus de 250 salariés profiteront de l’été pour renseigner ce nouvel « index salarial » pour septembre ! Les patrons de PME de plus de 50 salariés pourront quant à eux patienter jusqu’à mars pour s’acquitter de cette nouvelle obligation administrative issue du grand « plan de lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et contre les inégalités salariales » dont d’ailleurs l’association des deux thèmes laisse pantois.
Permettre aux femmes qui le souhaitent de gagner autant qu’un homme est un sujet trop important pour ne pas le traiter par le petit bout de la lorgnette comme vient de le faire le gouvernement.
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En pointant cet « Index » accusateur sur les entreprises, la ministre du travail laisse à penser que les différences salariales entre les femmes et les hommes ne sont dues qu’à la mauvaise volonté de DRH sexistes ou à l’avarice de patrons avides d’exploiter cette aubaine.
« Name and shame » à la sauce Muriel Pénicaud
Pour le résoudre : Rien de plus simple que de demander aux entreprises de publier les salaires, de comparer ceux des hommes avec ceux des femmes et d’exiger une remise à niveau ou de sanctionner financièrement par une bonne amende pouvant atteindre 1% de la masse salariale grâce aux contrôles de l’inspection du travail qui seront multipliés par 5 nous dit la brochure éditée par le ministère.
Cette même brochure glisse une information qui, l’air de rien, vient contredire toute la philosophie coercitive de la loi : « Une mère avec 3 enfants gagne 10% de moins qu’une femme sans enfant sur le même poste », ce qui signifierait que les différences salariales ne sont pas tant liées au genre mais plutôt au statut familial dont l’axe central est celui de la maternité.
Cette information est par ailleurs corroborée par le fait qu’une femme célibataire gagne autant qu’un homme célibataire.
Que L’État commence par balayer devant sa porte
C’est l’épineux sujet de la maternité et de la politique familiale qui se retrouve au centre de cette question qui concerne la société toute entière : l’État, la famille, le couple, les individus qui tous doivent faire face à leurs propres responsabilités et non pas les seules entreprises qui seraient les responsables des différences salariales.
Le monde a beaucoup changé. En une génération les métiers majoritairement physiques sont devenus majoritairement intellectuels et les femmes sont aujourd’hui plus diplômées que les hommes.
Quelle entreprise se priverait de ces compétences féminines ? Pour quelles raisons ? Une entreprise qui prendrait le risque de sous-payer une collaboratrice ne tarderait pas à la perdre. Les entreprises n’agissent jamais contre leurs intérêts – on le leur reproche assez souvent d’ailleurs – et les femmes plus qualifiées et tout aussi entreprenantes que les hommes sont un atout majeur dont elles ne sauraient se passer.
Il n’est par contre pas certain que cette règle s’applique aux employés du secteur public non-concurrentiel où de vieux réflexes machistes et contre-productifs peuvent encore trouver toute leur place…
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