À l’Opéra-Comique, la mise en scène et la vidéo grotesques de Marie-Eve Signeyrole transforment Médée en malheureuse migrante victime d’une société patriarcale.
Evidemment, LA référence pour Médée reste la Callas, qui immortalisa l’opéra de Luigi Cherubini à la Scala, en 1953, dans la version italienne du chef d’œuvre lyrique, Leonard Bernstein au pupitre. Il y a une quinzaine d’années, le Théâtre des Champs-Elysées en avait présenté, sous les auspices de l’iconoclaste metteur en scène polonais Krysztof Warlikowski – cf. son Don Carlos, de Verdi, repris fin mars prochain à l’Opéra-Bastille – une production qui fit beaucoup jaser.
Voilà que la salle Favart s’empare à son tour de Médée, mais dans la version « opéra-comique », les récitatifs transalpins remplacés ici par les très beaux dialogues parlés, en alexandrins classiques, tel qu’en 1797 le livret de François- Benoît Hoffman en accompagna la création parisienne, au Théâtre Feydeau. Le compositeur natif de Florence n’a alors que 37 ans. Cela fait déjà dix ans qu’il s’est établi à Paris. En ces temps troublés de la Révolution, il n’est pas encore l’artiste officiel qui, dans son âge mûr, composera les somptueuses messes pour le sacre de Louis XVIII puis pour le couronnement de son frère Charles X, ou encore ses deux requiem, l’un dédié à la mémoire de Louis XVI en 1816, l’autre, pour chœurs exclusivement masculins, en 1836, et qu’on servira d’ailleurs
