Le commandant Sebastian Morley, chef des SAS britanniques en Afghanistan, vient de démissionner, accusant son gouvernement de « sous-investissement chronique ». D’après lui, ce manque d’engagement financier aurait directement provoqué la mort de quatre de ses hommes en juin dernier. Selon l’officier, les quatre soldats d’élite ont trouvé la mort parce que leur véhicule, insuffisamment protégé et donc inadapté aux menaces de ce théâtre d’opérations, a sauté sur une mine. Qu’en pensent tous ceux qui, depuis trois mois, critiquent sans cesse les carences de l’armée française en Afghanistan, en rabâchant à quel point les Britanniques, eux, sont mieux équipés ? Qui nous répètent que si on avait acheté les véhicules blindés utilisés par l’armée de Sa Majesté, on aurait pu éviter les conséquences tragiques de l’embuscade qui a coûté la vie à 11 militaires français ? Cette démission devrait servir de leçon : même outre-Manche, les moyens ne sont pas illimités et les choix difficiles, voire cruels. Même chez les anglicans, il faut parfois déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul.
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