« Pour les banlieues, les grands plans globaux, les plans Marshall, c’est inutile car personne n’y croit et de surcroit, c’est désormais irréaliste dans notre contexte financier. »
Ce qui est amusant, c’est de savoir qui a prononcé cette phrase. Un sociologue désabusé aux yeux cernés par ses recherches et reconnaissant une affreuse réalité dans un instant de désespoir ? Un économiste libéral, habitué des plateaux de télévision et des débats aux invités récurrents ? Il faut savoir, entre parenthèses, que l’économiste libéral est le seul accrédité par les télés, y compris de service public, et que l’électeur de gauche qui paie pourtant sa redevance n’a généralement le droit qu’aux débats acontradictoires entre des Philippe Dessertine et des Jean-Marc Sylvestre alors qu’il peut se brosser pour entendre à une heure de grande écoute Jacques Généreux, Jean-Luc Gréau ou Frédéric Lordon.
Ceci dit, non, l’auteur de cette citation, ce n’est ni le sociologue-qui-sait-tout, ni l’économiste libéral toujours en proie à cette étrange hallucination qui lui fait confondre la France de Sarkozy avec l’URSS de Brejnev.
Non, l’homme qui estime qu’il est inutile d’essayer de sauver les banlieues est un homme politique. Vous me direz qu’il a encore le droit de faire cette analyse. Tout à fait mais le problème est que l’homme en question est Maurice Leroy et que Maurice Leroy est ministre de la Ville. C’est tout de même un peu gênant. C’est un peu comme un ministre de l’Economie qui dirait qu’il ne peut rien contre la crise… Ah bon ? Il le dit aussi ? Au temps pour moi…
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