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Matignon: l’heure de vérité

Cazeneuve ? Bertrand ? À Matignon, fin de vacance…


Matignon: l’heure de vérité
Bernard Cazeneuve, ici photographié en 2019, Premier ministre de 2016 à 2017 © LODI Franck/SIPA

Ne déplaise aux olibrius du Nouveau Front populaire, il est dans les prérogatives du président de la République de nommer absolument qui il souhaite Premier ministre. Emmanuel Macron reçoit aujourd’hui à l’Elysée MM. Cazeneuve, Bertrand, Hollande et Sarkozy. Clarification ? Apaisement ? On en est loin… L’hypothèse Cazeneuve, Premier ministre de gauche pour diriger une France de droite, rend fous les LFI. Notre collaboratrice Céline Pina analyse la séquence. Propos recueillis par Martin Pimentel


Martin Pimentel. « Le soumettre ou le démettre » ! Estimant que désormais « les élections ne purgent plus les problèmes politiques mais les aggravent », que le Nouveau Front populaire aurait gagné les élections et qu’Emmanuel Macron se rend coupable d’un « coup de force » en ne nommant pas Lucie Castets à Matignon, Jean-Luc Mélenchon appelle à manifester le 7 septembre. Sa colère est-elle légitime ?

Céline Pina. La colère de Jean-Luc Mélenchon n’est absolument pas légitime. C’est une pure mise en scène destinée à accueillir une fiction tellement grotesque que, dans ce cas-là, seule l’absence de vergogne peut vous sauver. Le premier mensonge du Nouveau Front populaire est de faire croire qu’il a gagné l’élection. Or ce n’est pas le cas, cette coalition n’a pas de majorité et même pas de cohérence. C’est l’union des morts de faim, des bons à rien et de prêts à tout. Pour conserver leur gamelle ou réussir à la remplir, toutes les lignes rouges ont été effacées. La gauche a franchi toutes les barrières morales et a oublié l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Naguère grande pourfendeuse du nazisme et du fascisme, surtout quand il est renvoyé aux poubelles de l’histoire et pouvait être « combattu » sans aucun risque, celle-ci ne voit aujourd’hui aucun inconvénient à ce que la haine des Juifs soit utilisée comme argument électoral.

LFI utilise donc le discours et les clichés antisémites pour capter le vote musulman et le PS, le PC et EELV n’y voient aucun inconvénient. Résultat : les agressions antijuives se multiplient et sont justifiées au nom de la Palestine. Le négationnisme de la majeure partie de la gauche, qui reprend les mensonges des islamistes, dont l’accusation de génocide portée à l’égard d’Israël, est le meilleur déclencheur des passages à l’acte. Mais il y a aussi la lâcheté de nos gouvernants, qui pensent que la communauté musulmane est en majeure partie radicalisée et s’enflammerait si les démocraties occidentales défendaient l’Etat juif. C’est ainsi que nous sommes incapables de réagir alors que le Hamas abat les otages juifs comme des animaux. Pire même nous continuons à verser de l’argent à ces monstres et grâce à nous les tortionnaires sont milliardaires.

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Mais revenons à cette gauche, qui a perdu les élections, est minoritaire dans le pays, a perdu tout honneur, toute légitimité et toute crédibilité. Elle n’a plus que la violence comme discours et projet. « Le soumettre ou le démettre », cette phrase aujourd’hui s’adresse à Emmanuel Macron, mais dans la logique conflictuelle et totalitaire qui est celle de LFI, cette phrase sera bientôt adressée au peuple qui devra accepter tous les délires de Mélenchon ou devra être rééduqué. Cette phrase est révélatrice du seul rapport humain que comprend l’extrême-gauche : la domination. Elle ne la dénonce pas en tant que telle mais parce qu’elle ne s’exerce pas à son profit. Voilà pourquoi elle nous propose, au poste de Premier ministre, une candidate sans intérêt, sans histoire, sans parcours et sans véritable programme.

A la rédaction de Causeur, après avoir écouté ses derniers entretiens dans les médias, certains pensent qu’elle


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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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