Accueil Politique Mathilde Panot: quand la tentative de récupérer le combat des Iraniennes tourne au fiasco

Mathilde Panot: quand la tentative de récupérer le combat des Iraniennes tourne au fiasco

À la LFI, ils osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnait…


Mathilde Panot: quand la tentative de récupérer le combat des Iraniennes tourne au fiasco
La députée d'extrême gauche Mathilde Panot. Photo: Twitter

La chef de file des Insoumis à l’Assemblée nationale a osé reprendre le slogan « Femme, Vie, Liberté » des femmes iraniennes en lutte contre les mollahs. Mais, peut-on vraiment prétendre être du côté de la malheureuse Mahsa Amini sans évoquer l’islam, l’islamisme ou même le voile ? Et en pourfendant le reste du temps « l’islamophobie » supposée de notre République laïque ? Céline Pina dénonce une hypocrisie. Pire, une tartufferie.  


À la LFI, ils osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnait. Nouvel épisode en date : après avoir servi la soupe à Médine, l’islamiste qui s’ignore, Mathilde Panot essaie de récupérer le très populaire combat des Iraniennes. Le problème c’est que lorsqu’on est en pleine dissonance cognitive, ce n’est pas sa vertu que l’on montre mais son hypocrisie que l’on exhibe.

Cette récupération politique, qui émane d’un parti défendant l’abaya, ne passe pas

Cela fait un an que Mahsa Amini est morte sous les coups de la police de la vertu pour un voile mal ajusté. Depuis, les Iraniennes ont montré ce qu’était réellement le voile : un outil d’ensevelissement de la femme, qui l’infériorise et témoigne de son impureté. Le voile n’est pas un vêtement, c’est un marqueur et aujourd’hui un marqueur du pouvoir et de l’emprise des islamistes. Le voile est le symbole de l’oppression des Iraniennes et leur choix de l’ôter, l’affirmation de leur volonté de retrouver leur liberté.

Il était donc très agaçant de voir les têtes d’affiches de LFI poser avec leur petit panneau « Femme, Vie, Liberté » en réussissant l’exploit de ne jamais mentionner le voile (pourtant au cœur de ce combat) ni l’islam, ni l’islamisme.

Les coutures grossières de l’islamo-gauchisme

Il fallait oser ? Mathilde Panot l’a fait. Et elle s’est pris une volée de bois vert, les internautes lui rappelant que dans un tweet récent, datant du 8 septembre, elle avait dénoncé, en anglais, l’ « islamophobie » de la France, car celle-ci « combattait le port du voile ». Le tout dans le cadre de la défense du port de l’abaya, autre marqueur islamiste, que certains tentent ici d’imposer dans les salles de classe des collèges et lycées.

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Autre élément amusant : une note de contexte a été ajouté au tweet racoleur de la député qui souligne encore plus la fourberie de sa posture ; en effet celle-ci pose, poing levé, avec une image de Mahsa Amini voilée. Or, c’est en ôtant leur hidjab que les Iraniennes expriment leur révolte. Avoir choisi une image de la femme qui l’incarne portant le voile a été perçu par beaucoup comme le révélateur inconscient de la déloyauté de LFI dans ce combat.

Défendre une vision rétrograde de l’islam en France, pour faire semblant de la combattre en Iran, est déjà assez détestable. Mais à cela s’ajoute le fait de prôner l’émancipation pour les femmes iraniennes, tout en la refusant de fait à la femme musulmane française. Celle-ci doit bien baigner dans son élément communautaro-islamiste et porter scrupuleusement son voile, faute de quoi LFI se verrait orpheline de combat victimaire et ne pourrait intenter de procès en islamophobie au pays, à sa droite ou à ses actuels dirigeants centristes.

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Sacrifier les femmes musulmanes pour s’attirer les bonnes grâces des barbus et pouvoir hurler à l’oppression et au racisme, voilà le vrai combat de Mathilde Panot et compagnie. Finalement, le petit bourgeois blanc LFI du XXIème siècle qui sait ce qui est mieux pour le « racisé », ressemble beaucoup au colonialiste blanc du XIXème qui savait ce qui était bon pour les colonisés… C’est toute l’ironie de l’histoire.

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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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