Hier, l’apparatchik exemplaire de Jean-Luc Mélenchon s’est encore illustrée. Lors d’un point presse, à l’Assemblée nationale, elle a refusé de répondre à un journaliste qui lui demandait si le Hamas était une organisation « terroriste », et a préféré quitter la salle. Céline Pina dénonce une faillite morale de la gauche, la Nupes étant encore debout à l’heure où elle écrit son analyse.
Alors qu’Israël vient d’être victime d’un pogrom islamiste, que les horreurs constatées s’accumulent (femmes, enfants et bébés tués, gamins enlevés et utilisés comme boucliers humains, prise d’assaut à la Kalachnikov d’une rave-party…) et que les comportements des assassins du Hamas rappellent ceux des Einsatzgruppen, ces fanatiques nazis auteurs de la Shoah par balle, LFI est toujours incapable de condamner clairement les actes de terrorisme du Hamas.
LFI observe la joie de la « rue arabe »
Pourtant les derniers carnages découverts sont particulièrement insoutenables. Les actes de ces islamistes, branche Frères musulmans, sont tellement atroces que l’on voit renaitre sous nos yeux la haine décomplexée qui conduit au crime contre l’humanité. Car ce que l’on constate aussi, c’est la joie de la rue arabe, l’absence de condamnation des pays musulmans, le silence de la communauté musulmane en France et l’absence d’indignation de la gauche culturelle, d’artistes ou de sportifs pourtant friands d’indignation médiatique.
Ce mardi 10 octobre, le contraste entre la lâcheté de LFI et l’horreur de ce qui s’est passé en Israël a atteint son paroxysme. Samedi 7 octobre, alors que notre classe politique horrifiée par les attaques du Hamas apportait son soutien à Israël, c’est Jean-Luc Mélenchon qui ouvrait la marche du déshonneur. Dans un tweet, il renvoie alors dos-à-dos les tueurs et les victimes, le Hamas et Israël. Puis, Mathilde Panot publie au nom du groupe parlementaire LFI, un communiqué qui évite de mentionner le terrorisme et présente les militants du Hamas comme une force armée régulière. Ce communiqué honteux fait scandale. Un communiqué rédigé par les membres du premier cercle mélenchoniste (d’où sont exclus François Ruffin, Clémentine Autain ou Alexis Corbière), dans lequel Danièle Obono, qui on s’en souvient, « n’a pas pleuré Charlie »n a été « très impliquée » comme l’a confié un « Insoumis » à L’Express.
Panot défend tout ce que dit le chef
Mais LFI persiste et signe. Mardi, lors des questions au gouvernement, Mathilde Panot reste sur la ligne traçant un signe égal entre le Hamas et Israël et continue lors de la conférence de presse qui suit à refuser explicitement de qualifier le Hamas de terroriste. Mais dans le même temps, l’ampleur des exactions du Hamas ne cesse d’être renseignée et la monstruosité dont font preuve ses membres témoigne de la profondeur de leur haine et de leur fanatisme. Mais même cela ne suffit pas. Les pogroms, les bébés tués, les enfants enlevés semblent laisser indifférente LFI, qui ne se soucie que de donner des gages à sa clientèle : l’électorat musulman.
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Jean-Luc Mélenchon est en effet persuadé que cet électorat est la clé de son futur succès, que celui-ci est structurellement antisémite et largement sous influence islamiste. Il ne veut donc pas traiter de terroriste les Frères musulmans, en France, car il se souvient que lors de la dernière présidentielle, un appel à voter pour lui avait circulé dans les réseaux des mosquées et notamment dans certains réseaux islamistes proches des Frères. Le pire est que dans toute cette histoire, LFI donne à voir le mépris qu’elle a en réalité pour les musulmans qu’elle n’envisage qu’en tant qu’islamistes, prompts à applaudir au massacre de Juifs. Il est vrai que le silence des instances religieuses de l’islam ou des relais d’opinion a de quoi interroger, mais il n’en reste pas moins que dans le peuple, nombre de Français de confession musulmane sont choqués et horrifiés par les actes du Hamas.
Tous inquiets
Si les Juifs sont le canari au fond de la mine, ceux qui sont les premières victimes de la barbarie qui monte, alors nous avons de quoi être inquiets : visiblement, il y a en démocratie, des acteurs politiques qui tournent la tête pour mieux nier le retour des pogroms parce qu’ils pensent que cela peut être rentable électoralement. On pourrait imaginer que leurs alliés de gauche, qui n’ont à la bouche que la lutte contre le fascisme, ne supporteraient pas que devant des actes similaires à ceux des nazis, LFI choisisse le déni voire fasse le procès des Juifs. Et pourtant, si le PS et le PC s’indignent en parole, l’alliance électorale qu’est la Nupes tient toujours. Il faut dire qu’un poste, c’est quand même plus consistant que des principes.
La gauche a donc choisi la faillite morale par intérêt électoral. Face au massacre de Juifs, elle privilégie une alliance électorale honteuse. Toute la gauche ? Non, pas toute. On peut relever la parole de Jerôme Guedj et d’Anne Hidalgo pour le PS, qui appellent à la rupture de la Nupes. Côté LFI, l’unanimité n’est pas de mise non plus. On peut citer Rodrigo Arénas, Raquel Garrido, Alexis Corbière… Mais surtout François Ruffin. Celui-ci appelle son parti à avoir des « mots forts » pour dénoncer « les abominations » du Hamas. Et lui parle clairement d’organisation terroriste dans Le Monde, et réfute « les justifications byzantines, pas à la hauteur de la gravité des évènements ». Cela change de Jean-Luc Mélenchon qui, face au pogrom, a préféré attaquer le CRIF…
Nous verrons bien qui est courageux à gauche
Néanmoins, tous ces beaux esprits sont-ils prêts à aller jusqu’au bout de leurs principes ? Resteront-ils dans un parti où on est, au mieux, « ambigu » face à un pogrom ? Les donneurs de leçons et les soldats auto-proclamés de la lutte contre le fascisme vont-ils continuer à frayer avec des gens dont l’idéologie permet et justifie ce qui a été perpétré en Israël ? Vont-ils continuer à ignorer le fait que nous avons chez nous des personnes contaminées par la même idéologie que celle du Hamas ?
L’horreur en Israël a réactivé l’horreur des attentats terroristes de Paris. Nous avons reconnu là-bas, ceux qui ont déjà frappé chez nous. Nous, nous savons que ces horreurs ne sont pas liées à l’action du gouvernement israélien mais à un antisémitisme culturel renforcé par une idéologie totalitaire qui a en ligne de mire tout ce qui n’est pas elle : Juifs, kouffars, musulmans refusant l’islamisme… Cette idéologie déshumanise tout ce qui lui est étranger et est fière de tuer des bébés comme de faire des massacres de civils. Elle s’en glorifie même.
Ces nouveaux nazis vivent ici et maintenant, et leur lèpre se répand au fur et à mesure que les Frères musulmans prennent des positions de pouvoir. Ils sont puissants en France, puissants en Europe. De la gauche nous n’attendons à vrai dire plus grand chose, si les islamistes sont au cœur de leur stratégie électorale. Mais de la droite et du gouvernement, nous aimerions entendre des propositions fortes pour lutter contre cet entrisme frériste. Se dresser face au totalitarisme est le rôle des démocraties. Comme dans les années 30, elles semblent l’avoir oublié.