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Mathieu Slama ou la pontification du vide

Portrait d’un prof de gauche (pléonasme) si caricatural que les médias l'invitent tout le temps


Mathieu Slama ou la pontification du vide
L'enseignant Mathieu Slama © Philippe Matsas

Il était passé sous mes radars (pourtant puissants). Une fois repéré par ma ligne de défense anti-démagos immigrationnistes, tous mes écrans de contrôle se sont mis à clignoter. J’ai pu ainsi rattraper mon retard et écouter différentes interventions du sieur Mathieu Slama, puisqu’il s’agit de lui. 


Je crois d’ores et déjà être en mesure d’affirmer que nous avons affaire là à un beau cas, une pointure, un champion du monde – si le poncif gauchiste et immigrationniste se mesurait, Mathieu Slama servirait de mètre étalon ; il serait exposé à Sèvres (1).

Mes investigations ont commencé par le « débat » sur l’immigration entre cet énergumène et Laurent Obertone sur la chaîne YouTube Le Crayon. En réalité, il n’y eut aucun débat. Mathieu Slama aime pontifier mais n’estime pas devoir écouter son interlocuteur. Il adore en revanche asséner des lieux communs dont je donnerai tantôt quelques exemples, ainsi que les apostrophes habituelles de la gauche bien-pensante – « Vous êtes raciste », « Vous êtes en train de faire du racisme », « Vous êtes d’extrême droite », « vous tenez des positions d’extrême droite. » Si ses propos insipides sur l’immigration sont, grosso modo, les mêmes que ceux tenus par Yaël Goosz ou Thomas Legrand, Mathieu Slama réussit l’exploit de les rendre encore plus bêtes. Devant Laurent Obertone, ce poncificateur de compétition s’est surpassé.

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« La France n’est jamais rien de plus que les gens qui la composent »

M. Slama n’écoute pas ce que dit son contradicteur. D’abord parce qu’il croit savoir ce que pense ce dernier. Ensuite, et surtout, parce que, connaissant ses propres limites, il lui faut adopter une écoute sélective et corrompue lui permettant de répondre systématiquement avec un argumentaire préfabriqué et répétitif. Après avoir inventé des propos racistes que Laurent Obertone ne tient pas, il se lance dans un marathon logorrhéique, enfilant cliché antiraciste sur cliché antiraciste, banalité immigrationniste sur banalité immigrationniste, truisme humanitariste sur truisme humanitariste. Exemples : « Il y a une très forte libération de la parole xénophobe, en tous cas anti-immigration a minima, et finalement on est pollué par ce discours qui finit par prendre le dessus sur toutes les autres considérations. » Ou : « Vous êtes amenés à dire des choses tout à fait scandaleuses et totalement contraires à l’esprit républicain […] vous faites le lien entre l’immigration et l’insécurité. Ce n’est pas l’immigration qui mine notre pays, c’est ce que vous êtes en train de dire. » Ou encore : « Donc on va continuer de laisser mourir les migrants dans la Méditerranée ou dans la Manche. Vous oubliez qu’il y a des vies humaines derrière tout ça, des familles qui sont en détresse. » Mais aussi : « Je pense qu’on est en train de couler à cause de propos comme les vôtres […] Moi je défends la France, je défends les principes républicains. » Et, ma préférée : « La France n’est jamais rien de plus que les gens qui la composent. » En plus de ces platitudes, Mathieu Slama pense qu’utiliser le terme d’ensauvagement est « absolument terrifiant », que Macron et Darmanin se rapprochent de l’extrême droite sur l’immigration, que l’affaire Lola a été suivie « d’un déferlement de haine raciste de toute l’extrême droite », que Marine Le Pen prépare un Etat policier et que Renaud Camus est un « quasi-fasciste ». Le propos est famélique, unidirectionnel et itératif. Le ton est tantôt misérabiliste, tantôt sentencieux, toujours faux et arrogant. Laurent Obertone, ignorant la duplicité de son adversaire et les interruptions discourtoises, est parvenu à rester d’un calme olympien. Chapeau ! Il faut dire aussi que l’auteur de Guérilla sait pertinemment que le meilleur moyen de discréditer ce genre d’individu est encore de le laisser parler et exhiber ainsi la vacuité de ce qu’on ose à peine appeler un raisonnement.

« 700 voitures qui brûlent, c’est dommage »

Dans l’émission “Morandini Live”, rebelote. Devant Gilles Platret, maire LR de Chalon-sur-Saône qui dit être confronté à des phénomènes de plus en plus inquiétants de délinquance, en particulier durant la nuit de la Saint-Sylvestre, le même stupéfiant Mathieu Slama soutient « qu’il n’y a pas eu grand chose, il y a eu quelques centaines de voitures brûlées […] il faut hiérarchiser les informations, 700 bagnoles qui brûlent, c’est dommage, c’est terrible, mais il y a les assurances qui jouent, ce n’est pas un fait notable ». Et pourquoi, d’après ce paresseux du bulbe, cela n’est pas un fait notable ? « Parce que ça fait depuis les années 80 que ça existe ! […] C’est un fait divers. On devrait même pas en parler ! » Non, rétorque Gilles Platret, ces incendies ne sont pas des faits divers mais des faits de société éminemment politiques, des prises de contrôle de territoires au même titre que les attaques de gendarmeries ou les tirs de mortiers sur les policiers. « Vous êtes dans un délire, dans un délire idéologique », répète inlassablement la machine à poncifs, le pontificateur du vide, l’unilinguiste du néant intellectuel.

Mathieu Slama enseigne la communication politique au Celsa-Sorbonne Université, université sise à Neuilly-sur-Seine et spécialisée dans les sciences de l’information et de la communication et le journalisme. Ce n’est pas anodin. Comme les sommités gauchistes auxquelles il ne cesse de se référer – les journalistes de Libération, du Monde et de la radio publique, Edwy Plenel, Cédric Herrou ou les responsables de la Nupes – il est obsédé par « l’extrême droite ». Il est écologiste, comme tout le monde, et en faveur d’une immigration illimitée – ce qui, dans son esprit, vaut labellisation antiraciste. Bref, il est engagé dans le camp du Bien et tient à le faire savoir. Aussi, mouton parmi les moutons, bêle-t-il le 2 janvier : « Polémique grotesque autour des propos d’Omar Sy qui ne fait qu’énoncer une évidence sur nos indignations parfois sélectives. Et comme par hasard, c’est principalement l’extrême droite qui s’acharne sur lui. On se demande bien pourquoi. » Quelle hardiesse !

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Pourquoi s’attarder sur ce beau cas ? Parce qu’il est le résultat de plusieurs décennies d’enseignement pédagogiste, progressiste, de gauche, un échantillon caricatural de cette jeune caste intellectuelle issue du gauchisme culturel et académique des sciences sociales et politiques. Sa perception du monde est abstraite – son narcissisme intellectuel, encouragé par cet enseignement, le tient éloigné de la réalité. M. Slama ignore à peu près tout des ravages provoqués par une immigration hors de contrôle. Il ne les voit pas, ou les ignore, ou les réduit à des symptômes, les signes d’une société inégalitaire. Ayant gobé tous les clichés gauchisants sur l’égalité et la fraternité, ce père la vertu dit aimer son prochain ou, plutôt, « être ouvert à l’autre » – mais il faut pour cela que ce dernier vienne de loin, de bien plus loin en tout cas que de la « France périphérique » qui ne l’intéresse pas. Il fait partie de ces jeunes gens disciplinés auxquels on a appris « la transmission des valeurs républicaines, la laïcité, la citoyenneté, la culture de l’engagement et la lutte contre toutes les formes de discrimination » (dixit le site de l’Éducation nationale) et qui, plus malins que les autres et habitués à répéter en boucle et avec des airs d’intelligence la propagande progressiste, la régurgite à l’université et dans les médias. M. Slama espère gagner ainsi quelques galons universitaires et une reconnaissance dans certains milieux journalistiques pouvant déboucher sur une longue carrière de parasite du système médiatico-académique.

Routine idéologique

Mathieu Slama est aujourd’hui un des ces professeurs qui, dans les matières les pires qui puissent exister en termes d’imprégnation et de propagation de cette propagande, inculquent aux nouvelles générations la détestation de leur pays et l’amour de l’Autre en leur mettant dans la tête une kyrielle d’idées simplistes et moralisatrices sur le « racisme systémique » de la France et sur l’immigration. En bon professeur de gauche économe de ses efforts intellectuels, M. Slama n’a que les syntagmes « valeurs républicaines », « droits de l’homme » et « principes démocratiques » à la bouche – avec ça, il contente un petit monde estudiantin se satisfaisant d’un enseignement asséché souvent remplacé par un engagement citoyen. Enseignant conformiste de gauche et roi des poncifs, M. Slama dit « valeurs républicaines » ou « État de droit » comme il dit « retour des heures sombres » ou « extrême droite nauséabonde », par routine idéologique, par facilité politique et, surtout, par paresse intellectuelle et avec le désir de montrer qu’il est un professeur engagé. Comme Allan Bloom à propos de l’université américaine dès la fin des années 60, nous constatons que l’université française, « ne croyant plus à sa plus haute vocation », a elle aussi cédé face à « une populace étudiante et professorale extrêmement idéologisée » et dont le contenu de l’idéologie est, à rebours de toute prétention à étudier, admirer, apprendre et chercher la vérité, la « valeur de l’engagement ». Là où « l’engagement a été considéré plus profond que la science, la passion plus que la raison », écrit Bloom, « l’impératif de la promotion de l’égalité, de l’éradication du racisme, du sexisme et de l’élitisme […] est primordial pour un homme qui ne peut définir aucun autre intérêt digne d’être défendu » (2). Nous pouvons aujourd’hui ajouter à cette liste de sujets promus dans le but de cacher la misère intellectuelle en même temps que de se faire mousser moralement, l’immigrationnisme. Mathieu Slama, enseignant gauchiste, communicant politique et cuistre moralisateur, est l’incarnation quasi-parfaite du principe destructeur qui asphyxie l’université et contamine les médias, ce principe monstrueux qui regroupe tout à la fois l’ignorance, le nombrilisme, le déni du réel, l’enseignement du faux, l’arrogance, l’emphase bouffie et la pontification du vide. Un mètre étalon, vous dis-je.

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(1) a) Les plus audiardiens de nos lecteurs auront reconnu, un poil détournée, une des merveilleuses répliques de Ferdinand Maréchal, alias le Dabe (Jean Gabin), dans “Le cave se rebiffe”, film de Gilles Grangier de 1961. b) Le Bureau International des Poids et des Mesures est situé dans le parc de Saint-Cloud, à Sèvres.

(2) Allan Bloom, L’âme désarmée, Essai sur le déclin de la culture générale, Éditions Les Belles Lettres (2018).



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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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