Vous l’avez entendu hier soir à la fin du dernier débat des primaires socialistes : alors qu’on lui demandait de sacrifier au passage obligé « vous avez une minute trente pour convaincre », Martine Aubry expliquait qu’une HALDE renforcée aiderait à redresser les banlieues. Mais surtout, dans un élan d’antisarkozysme véhément, la maire de Lille a précisé qu’elle ne serait pas la présidente qui chasserait les gamins sans-papiers des écoles pour les mettre en centres de rétention avant une expulsion dont elle oubliera forcément de dire qu’elle est, dans ce cas de figure, très hypothétique.
En gros, sous sa présidence apaisée, à condition d’avoir des enfants scolarisables, ou en âge d’entrer à la maternelle voire en crêche, les immigrés clandestins pourront paisiblement s’installer en France, grâce à la carte de séjour « de fait » que leur offrira un système scolaire financé par l’argent public. Ce credo est parfaitement logique et prévisible : à chacun de ses meetings électoraux, Aubry n’oublie pas de rendre hommage au combat de RESF pour faire progresser le « vivre-ensemble » et son credo euphémiquement qualifié de multiculturel.
Après sa salve anti-Hollande sur l’éducation – comment financer 60 000 postes d’enseignants en cinq ans, une vraie question !- la future grande perdante vient d’annoncer qu’à son avis la France se devait d’accueillir toute la misère du monde. Depuis la mort de l’abbé Pierre, on n’avait pas vu pareille philanthropie, derrière laquelle on aura du mal à ne pas voir une tentative de racolage, pour dimanche prochain, en direction des militants sanspapiéristes!
A moins que Martine n’ait voulu déjà faire un cadeau empoisonné à celui qui, après la primaire, portera, et pour, de vrai, les couleurs de la gauche.
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