Les propos tenus dans l’officine identitaire, «La Citadelle», sont-ils parfois discutables? C’est fort possible. Mais les manœuvres judiciaires de Martine Aubry, pour faire fermer le lieu, ne le sont pas moins. Aidé du préfet, le maire de Lille a réussi à faire interdire une soirée polémique, vendredi dernier, mais le Tribunal administratif a annulé son arrêté municipal ordonnant la fermeture de l’établissement.
Connaissez-vous l’histoire de La Citadelle ? Il y a les grands récits du Moyen-Âge et de l’époque moderne, et il y a ce récit invraisemblable de la mi-février 2023, que je me dois de vous narrer.
La Citadelle est une association qui a le tort d’être chauvine. Pour vous donner une idée fidèle de son registre, je vous dirais qu’elle avait organisé pour le 24 février une soirée intitulée « Qu’ils retournent en Afrique ! », en référence à la frasque du député Grégoire de Fournas.
Martine et la justice, Martine et les journalistes
Le maire de Lille, qui n’est autre que Martine Aubry, a cru trouver là le moyen de faire fermer l’officine de ce club en se vantant dans la presse d’avoir porté un coup fatal à une dangereuse mouvance d’extrême-droite. Ce thème provocateur justifiait-il une telle mesure ? Visiblement non, puisque dans l’arrêté municipal ordonnant la fermeture de l’officine, la décision était motivée par le non respect de la règlementation concernant les établissements recevant du public. Est-ce que Martine Aubry mentait à la presse ou est-ce qu’elle mentait à la justice ?
Le décalage entre la transparence des motifs politiques poursuivis par le maire de Lille et la discrétion du motif d’ordre public utilisé effectivement faisait apparaître l’invocation de la loi pour ce qu’elle était : un simple prétexte. Or quand une autorité publique se sert d’un pouvoir de police à des fins étrangères à celles qui sont prévues pour l’exercice de ce pouvoir, elle commet un détournement de pouvoir.
Que révèle cette instrumentalisation de la loi ? Elle révèle le caractère misérable et clandestin des positions du maire. Si Martine Aubry invoquait devant l’opinion publique un motif qu’elle n’osait invoquer sur le papier, c’est que ce motif du racisme supposé de l’association visée n’était pas sérieux.
A relire, Céline Pina: Scandale à l’Assemblée: dérapage raciste ou instrumentalisation politique?
L’association La Citadelle promeut l’identité nationale et se positionne contre l’immigration irrégulière. Il n’en fallait pas plus pour que la matronne lilloise et la presse nationale ne vouent La Citadelle aux gémonies. Dans un excès de déontologie journalistique, des médias comme Libération ou France Info se sont intéressés à ce que pensaient les gens de gauche de cette initiative, plutôt qu’à ce qu’en disent les lois.
Un boys club droitard dans le viseur de Martine Aubry depuis longtemps
Tout va bien dans le meilleur des mondes, quand Martine Aubry affirme à l’AFP : « Depuis l’ouverture en 2016, je n’ai eu de cesse de trouver des moyens pour les faire interdire, considérant qu’ils n’avaient pas leur place dans la ville ».
Vous croyiez ainsi être dans un État de droit où les réunions privées ne peuvent être interdites pour des motifs politiques ? Halte là ! D’un coup de baguette magique, la fée Martine vous en fait une réunion publique. Il suffit d’accuser un adversaire politique de raciste pour en faire interdire les événements. La question capitale qui n’a jamais été posée demeure donc celle-ci : est-ce à cette vieille baronne joufflue du Parti socialiste de déterminer à la place de la justice ce qui constitue une provocation à la haine raciale ?
La fée Martine choisit le procès d’intention plutôt que le procès, la tribune médiatique plutôt que la barre du tribunal, c’est pour cela qu’elle est la fée Martine.
Bon public de ce tour de passe-passe, la presse a accepté de confondre encore une fois ce qui déplaît avec ce qui est interdit. Mais dans un État de droit, ce n’est pas ce qui déplaît à la fée Martine qui est interdit, c’est ce qui contrevient aux lois.
Par une ordonnance de référé du 24 février, le Tribunal administratif de Lille, plus sensible que Martine Aubry au fait qu’il existe un État de droit, a suspendu la décision tant saluée de fermeture de l’officine, mettant fin à cette sinistre fumisterie. L’officine de l’association La Citadelle rouvrira ses portes. Aussitôt, la fée Martine rend un nouvel arrêté d’interdiction de la soirée qui devait avoir lieu. Sur quel fondement cette fois-ci ? Aucun, sinon la vague incantation de l’ordre public.
Une horde de milices d’extrême-gauche, soutenues par de la racaille parlementaire du nom de LFI, manifestent leur intolérance à l’égard d’un bar nationaliste. Dans ce nouveau monde gauchiste, ce sont les associations communistes, les syndicats, la milice antifasciste, ce sont des gens qui se cachent le visage et qui brandissent des barres en fer qui décident de qui peut s’installer ou pas dans une rue. C’est une nouvelle idée de l’ordre public. C’est moderne sans vraiment l’être.
Derrière les questions juridiques initiales, cette affaire s’inscrit dans un climat de prédation politique, de discrimination revendiquée et de tentative de justice populaire, qui est le fait exclusif de l’extrême-gauche. Les mêmes petites fées qui parasitent le fonctionnement d’une association parfaitement licite sont celles qui laissent impunies les atteintes aux biens et aux personnes commises par des bandes au visage masqué qui se réclament de l’antifascisme, ce sont les mêmes qui ne surveillent pas les devantures vandalisées, qui tardent à traiter les plaintes des personnes agressées ou menacées de mort, les mêmes qui, par leur carence, trahissent leur complaisance.
Dans l’imaginaire gauchiste, l’arbitraire autocentré tient lieu de loi. Mais dans la vraie vie, c’est la loi qui tient lieu de loi. Entre la gauche et l’Etat de droit, l’une est de trop.