Accueil Édition Abonné Marlène Schiappa: « Je suis opposée à une présomption de vérité pour les accusations de harcèlement »

Marlène Schiappa: « Je suis opposée à une présomption de vérité pour les accusations de harcèlement »

Entretien exclusif avec la secrétaire d'Etat, Marlène Schiappa (1/2)


Marlène Schiappa: « Je suis opposée à une présomption de vérité pour les accusations de harcèlement »
Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes. Photo: Hannah Assouline

Causeur. Après le scandale Weinstein, des femmes dénoncent des hommes sur les réseaux sociaux, parfois avec force noms et détails, sans la moindre preuve, sinon leur parole. Vous avez déclaré que tout ce qui contribuait à la libération de la parole des femmes était positif. Votre rôle, comme secrétaire d’État chargée de « l’égalité entre les femmes et les hommes » n’était-il pas de mettre en garde contre ce lynchage ?

Marlène Schiappa. Je n’ai pas vu de lynchage. Si c’était le cas, je serais intervenue. Mais comme la garde des Sceaux et tant d’autres, je considère que cela contribue à faire parler les femmes de ce qu’elles subissent. Pour autant, mon rôle n’est pas d’encourager à utiliser le hashtag « balance ton porc » : ma toute première réaction sur le sujet a été de dire que Twitter ne remplaçait pas le tribunal, même si tout ce qui permet de libérer la parole des femmes va dans le bon sens. Et je rappelle que la présomption d’innocence prévaut pour tout le monde – Tariq Ramadan, un député ou le voisin d’à côté. La justice doit se faire dans les deux sens : il faut poursuivre les présumés harceleurs, mais la justice condamne aussi la diffamation.

Vous n’avez peut-être pas encouragé, mais vous n’avez pas condamné. L’initiatrice de Balance ton porc demande des noms et des détails.  Ni vous, ni la garde des Sceaux n’avez alerté sur cette suppression de la garantie essentielle de toute justice qu’est la procédure contradictoire. N’êtes-vous pas effrayée par la mécanique qui s’enclenche ? Toute femme qui s’est sentie offusquée, ou qui n’a pas obtenu la promotion qu’elle escomptait, peut trouver un micro ou une caméra devant lesquels proclamer « Je suis victime ». À en juger par le récit médiatique, nous vivons dans le pays le plus invivable du monde pour


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 3,80€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous

Novembre 2017 - #51

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent Knock: Omar l’a tuer
Article suivant L’islamo-gauchisme, moteur de l’ordre islamo-libertaire
Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération