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A Madrid, Marine Le Pen dénonce l’Europe « contrefaçon »

Et fait tout pour qu'on ne l'oublie pas...


A Madrid, Marine Le Pen dénonce l’Europe « contrefaçon »
Madrid, 20 mai 2024 © GTRES/SIPA

Marine Le Pen revient d’Espagne où elle était invitée par le parti Vox de Santiago Abascal. Lors d’un grand raout politique ibérique, elle a dénoncé le tropisme fédéraliste du duo Emmanuel Macron / Ursula von der Leyen et témoigné de la situation de « séparatisme migratoire » touchant la France. Devant un public de 10000 personnes, celle qui ne veut pas (complètement) se faire éclipser par Jordan Bardella a appelé à faire du 9 juin un jour de délivrance et d’espérance.


En 1975, dans son bastion landais de Latche, François Mitterrand recevait l’Italien Bettino Craxi, l’Espagnol Felipe Gonzalez et le Portugais Mario Soares. Alors que les socio-démocrates dominaient l’Europe du Nord et ne voulaient pas entendre parler d’alliance avec les communistes, les socialistes de l’Europe du Sud se réunissaient en catimini pas très loin de la frontière espagnole…

Marine Le Pen, une gauchiste à côté du président argentin !

C’était presque un Latche des droites nationales qui se réunissait ce week-end à Madrid ! À trois semaines des élections européennes, le président du parti Vox recevait Marine Le Pen pour le Rassemblement national et Andre Ventura, dont le parti Chega a créé la surprise aux élections législatives portugaises de mars. Des messages vidéo de Giorgia Meloni et Victor Orban ont été diffusés, dans un meeting qui réunissait 11 000 personnes au Palacio de Vistalegre. Sur place, se trouvaient également, le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, ainsi que le président argentin Javier Milei, qui a été la star (sud-)américaine de l’événement, créant un incident diplomatique avec le gouvernement espagnol sur son passage. Marine Le Pen a reconnu que sa vision politique était « différente » de celle du très libéral leader argentin mais qu’il était nécessaire d’entretenir « les meilleures relations possibles » avec l’Argentine.

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À la tribune, Marine Le Pen a salué l’amitié entre les deux partis et les deux nations. Elle a dénoncé le tropisme fédéraliste du duo Emmanuel Macron/Ursula von der Leyen, et mis en garde le public ibérique contre les menaces woke et islamiste. Annoncé à plus de 30% dans les sondages depuis plusieurs semaines, le Rassemblement national pourrait faire pâlir ses hôtes du jour, en net reflux depuis l’échec des législatives de juillet 2023. Dans l’Europe du Sud, la situation migratoire de la France et le climat de tensions ethniques font figure de repoussoir puissant. « Des zones entières de mon pays, la France, sont livrées à la submersion migratoire et échappent aujourd’hui à l’autorité de l’État », a indiqué l’ancienne présidente du RN.

Bardellamania

En apparaissant aux côtés des leaders populistes espagnols et portugais, Marine Le Pen s’offre un bol d’air international et évite de disparaître des radars, en pleine bardellamania. Depuis le début de la campagne européenne, il est difficile d’exister dans l’ombre de la coqueluche Jordan Bardella. Pour ne pas être victime de la malédiction des numéros 2 du FN (de Duprat à Philippot en passant pat Stirbois et Mégret), Marine Le Pen s’est montrée favorable à un débat avec Emmanuel Macron. Une piste qui intéresse le chef de l’État pour relancer sa propre liste, peu avant les Européennes ; Marine Le Pen préférerait qu’il ait lieu en septembre, ce qui arrange évidemment beaucoup moins le camp adverse…

A Madrid, le rassemblement des droites européennes était œcuménique. Si les députés européens de Chega siègeront à Strasbourg au sein du groupe Identité et Démocratie (ID), celui du Rassemblement National, les élus de Vox et de Fratelli Italia siégeront, pour leur part, parmi les Conservateurs et Réformistes européens (ECR) avec… ceux de Reconquête. Refusée par Marine Le Pen lors des législatives de juin 2022, l’union des droites se fera peut-être grâce au Parlement de Strasbourg. En attendant, Ursula von der Leyen a déjà manifesté son souhait de s’appuyer sur les élus de l’ECR, tandis qu’elle trouve l’ID trop pro-russe.




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Professeur démissionnaire de l'Education nationale

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