Les journalistes couvrant le congrès du FN à Lyon, samedi 28 novembre ont pu déguster un honorable buffet composé de charcuteries fines, de fromages AOC affinés à point, arrosé de champagne de qualité ou de côte-du-rhône de bonne cuvée. Pas encore de caviar et de vodka pour les invités au cocktail de presse, mais cela devrait bientôt s’arranger avec l’octroi d’un prêt de 9 millions d’euros accordé au FN par la First Czech Russian Bank (FCRB), révélé cette semaine par Mediapart.
Le recours à l’or de Moscou ne trouble aucunement Marine Le Pen, qui a beau jeu de rétorquer qu’aucune banque française sollicitée n’a consenti à prêter ne serait-ce qu’un kopeck au FN, en dépit des recettes prévisibles liées aux futurs succès électoraux prédits au parti par les oracles sondagiers.
On murmure cependant, dans les couloirs du congrès, que la direction du FN a d’autant moins d’angoisse concernant le charge de remboursement de cet emprunt qu’elle a mis au point un montage financier pour le rendre indolore : les créanciers, dont les liens avec le Kremlin sont un secret de Polichinelle, verraient leurs échéances honorées avec des titres des emprunts émis par l’Empire tsariste entre 1880 et 1913, répudiés unilatéralement par les bolchéviques en 1917, et dont des liasses énormes dorment depuis plus d’un siècle dans les greniers des vieilles familles françaises. Voilà qui apprendra à Poutine combien il en coûte de se réapproprier le drapeau et les armoiries de l’empire des Romanov….
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