La militante racialiste Rokhaya Diallo n’aime pas un peu, beaucoup ou passionnément la France. Elle ne l’aime pas du tout! Sa dernière tribune dans la presse américaine sur l’élection présidentielle française atteint des sommets.
Rokhaya Diallo est régulièrement sollicitée dans les médias, a son rond de serviette sur LCI, écrit pour le Washington Post et est chercheuse en résidence à l’université de Georgetown à Washington. Si, dans les médias français, la militante « antiraciste » modère (légèrement) ses propos, le fond idéologique est toujours le même : le « racisme systémique » et « l’islamophobie » sévissent en France, les « racisés » sont discriminés par une société dans laquelle le « privilège blanc », constitutif de son histoire, perdure.
Une Française pas comme les autres
Histoire de brouiller les pistes, Rokhaya Diallo dilue ses thèses racialistes dans le bain progressiste et se fait le chantre « intersectionnel » de toutes les causes féministes, décolonialistes et anticapitalistes. En réalité, son objectif est de transformer la société française en un gigantesque champ de conflit racial. En alimentant les ressentiments les plus bas, en assénant des « vérités » jamais démontrées sur les discriminations dont souffriraient « systémiquement » les « racisés », en participant aux manifestations avec Assa Traoré pour accuser l’État français et sa police de « racisme institutionnel », en appelant à rebaptiser nos rues, à déboulonner certaines statues ou à ne pas célébrer Napoléon, « auteur du rétablissement de l’esclavage », Rokhaya Diallo montre qu’elle est allée à bonne école. Passée par les réseaux américains (via les Young leaders) où elle a appris la rhétorique des activistes antiracistes de type Black Lives Matter, la journaliste militante a importé en France les thèses racialistes nées dans les universités d’outre-Atlantique. Son dernier papier paru dans le Washington Post le 25 avril est typique des articles de la presse wokiste américaine, du Washington Post au New York Times. La France y est une fois de plus décrite comme un pays essentiellement raciste et islamophobe. Résumé :
– Plutôt que de célébrer sa victoire, écrit la journaliste, Emmanuel Macron devrait « examiner de près comment Le Pen et ses positions haineuses sont devenues partie intégrante du courant politique français ».
– Marine Le Pen est une hypocrite. Le fait de mettre en avant son prénom plutôt que son nom, son sourire sur les affiches, son amour des chats et de « chansons populaires dépassées », ne sont là que pour camoufler ce qu’elle est en réalité, la dirigeante d’un parti « fondé par d’anciens collaborateurs nazis et fascistes […], soutenue par les franges les plus radicales et violentes de l’extrême-droite, notamment fascistes et antisémites ».
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– Il y a des médias qui ont eu l’idée saugrenue de se demander si Marine Le Pen était d’extrême-droite, regrette Rokhaya Diallo. C’est une « question choquante » qui montre que la « dé-diabolisation » a été efficace. Car, pour elle, il n’y a aucun doute, Marine Le Pen est une « menace ». La preuve : en tant que députée, elle a présenté un projet de loi sur la “citoyenneté, l’identité et l’immigration” et son programme prévoyait de donner la priorité aux Français pour l’emploi et le logement, de revoir les notions de regroupement familial et du droit du sol, de revoir les modalités du droit d’asile, et même, quelle horreur !, de proposer un référendum afin d’avoir le sentiment des Français sur ces sujets.
– Autre vice caché de Marine Le Pen : elle n’est pas « une alliée du féminisme ». D’ailleurs, « le mot “femme” n’est mentionné dans aucune de ses 22 mesures phares », et elle lutte contre… le voile islamique.
– « Macron a tardé à qualifier le RN de raciste » et a même laissé son ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, reprocher à Marine Le Pen d’être « trop molle » avec l’islam. En « dépensant son énergie pour lutter contre le “wokisme” et “l’islamo-gauchisme” » plutôt que contre l’extrême-droite, le gouvernement Macron aurait laissé la voie libre à cette dernière. « Sa position dure sur l’immigration (sic) et l’islam (resic) […] a aidé la rhétorique xénophobe et raciste de Le Pen à paraître acceptable ». De surcroît, écrit la journaliste, des organisations des droits de l’homme s’émeuvent de nouvelles lois françaises permettant « le harcèlement sans précédent des musulmans qui a abouti à la fermeture de 718 institutions musulmanes ». D’ailleurs, ajoute-t-elle, « la rhétorique islamophobe de plusieurs membres du gouvernement (sic)» ou les propos du président sur le « voile qui n’est pas conforme avec la civilité dans notre pays » ont participé à justifier certains « discours haineux » et à normaliser l’idéologie de l’extrême-droite à tous les niveaux de la société française.
– Bref, et pour conclure : la France est un pays de beaufs racistes, islamophobes et réactionnaires, et même les individus et les structures qui se disent les plus éloignés de ce portrait peu ragoûtant participent, d’une manière ou d’une autre, à cet état de fait.
Sa petite entreprise ne connait pas la crise
Quand elle n’écrit pas pour les Américains, Mme Diallo s’active en France. En bonne entrepreneuse identitaire qui tient à faire tourner à fond son usine à promouvoir ses idées tout en favorisant sa propre ascension sociale, elle est sur tous les fronts. Il faut dire qu’elle est aidée en cela par des organismes qui, s’éloignant de leur mission première, lui offrent des tribunes inattendues.
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Ainsi, le Frac (Fonds régional d’art contemporain) Centre-Val de Loire a convié Rokhaya Diallo le 5 mai à ses “Nocturnes féministes” (sic), afin d’échanger avec le public orléanais non pas sur l’art contemporain mais sur ses théories « autour du féminisme, du pluralisme et de l’inclusion ». Cette rencontre, intitulée “Être Noire aujourd’hui en France”, était animée par Mourad Guichard, correspondant local pour Libération réputé pour son militantisme. Dès l’introduction, ce dernier ne laisse planer aucun doute sur l’orientation qui sera donnée à cette soirée : Rokhaya Diallo, dit-il, a le courage de se rendre sur des « plateaux de télé réactionnaires » et de débattre avec des « individus peu recommandables ». « L‘expertise » de cette « journaliste professionnelle », ajoute-t-il réjoui, a amené ses confrères de la revue Regards [revue dont les co-directrices sont Clémentine Autain (LFI) et Elsa faucillon (PCF)] à penser à elle comme future Garde des sceaux d’un potentiel gouvernement Mélenchon. Après ce début prometteur, la soirée se déroule selon les codes convenus de l’entre-soi extrême-gauchiste, sans véritable débat puisque Rokhaya Diallo est la seule intervenante. Elle aura ainsi tout le loisir de développer ses thèses racialistes, de victimiser l’ensemble des Français « racisés », d’essentialiser subtilement les Blancs ignorant leur « privilège blanc » ancestral, et d’appeler à lutter contre « l’extrême-droitisation zemmourienne » qui grandit en France. Rappelons que les Frac sont subventionnés par le ministère de la Culture et les collectivités territoriales et sont censés constituer un patrimoine d’art contemporain, « démocratiser l’art conceptuel » et promouvoir de jeunes artistes – et non organiser des réunions politico-révolutionnaires pour accabler la France de tous les maux.
A gauche, la lutte des races supplante la lutte des classes
La présence assidue de Mme Diallo dans les médias, les associations, l’école (encore dernièrement dans un lycée martiniquais), etc., n’est pas le fruit du hasard. La militante connaît son Gramsci par cœur : les milieux culturels, intellectuels, artistiques et médiatiques, sont les lieux à investir en priorité pour propager les théories révolutionnaires, « éveiller » les consciences, légitimer un discours et, finalement, remporter la « guerre des idées » avant de vaincre définitivement sur le terrain. L’idée principale que veulent imposer Mme Diallo et ses affidés est que la société tout entière est gouvernée par des concepts racialistes, et que la lutte des races a supplanté la lutte des classes.
Ces entrepreneurs identitaires nourrissent le ressentiment des plus jeunes issus de l’immigration et espèrent des mouvements violents susceptibles d’ébranler durablement les fondements de la société française. Il s’agit bien, comme le souligne Mathieu Bock-Côté, d’une démarche révolutionnaire : « Les concepts racialistes sont des concepts révolutionnaires qui se font passer pour réformistes mais engendrent en fait une société nouvelle, radicalement conflictuelle, et qui devient incapable d’envisager même théoriquement un authentique monde commun. » (1) Plutôt que l’intégration, c’est bien la désintégration de la société française qui est l’objectif de ces obsédés de la race. « Est-il raisonnable de rester ainsi accrochés à notre sacro-saint “modèle républicain” qui promeut l’assimilation alors que d’autres pays ont adopté un multiculturalisme plus attentif aux minorités ? », interroge ainsi Mme Diallo dans son livre au titre éloquent, À nous la France ! Ce n’est pas seulement raisonnable,lui répondons-nous, mais, au-delà même du “modèle républicain”, dans cette République qui est « notre royaume de France » (Péguy), cela est la condition sine qua non pour protéger la France de toutes les diableries qui veulent l’éloigner de son identité, de son histoire, de son caractère, de sa littérature, de sa générosité, de ses coutumes, de sa langue – pour protéger cette France que n’aime pas Rokhaya Diallo.
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(1) Mathieu Bock-Côté, La révolution racialiste, Éditions de La Cité.
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