L’expression enrage les progressistes mais le traitement infligé par la Justice à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen prouve que le gouvernement des juges est une réalité. S’appuyant sur une interprétation extensive de la loi, des magistrats prétendent mieux savoir que nous pour qui il ne faut pas voter. Sans susciter de grande protestation de l’opinion. Quand la punition de quelques-uns permet de rééduquer tout un peuple.
Ils n’oseront pas. Beaucoup d’observateurs, dont votre servante, s’étaient persuadés que les juges refuseraient de mettre les pieds dans le plat présidentiel et s’abstiendraient sagement d’assortir une éventuelle peine d’inéligibilité de l’exécution provisoire. C’était trop gros, le peuple n’accepterait pas. Erreur sur toute la ligne. Les juges ont osé et le peuple n’a pas moufté.
L’erreur Système des dévots de l’État de droit
Un tribunal de première instance a décidé, au nom du peuple français, que la patronne du premier parti de France (dont l’avocat répond à nos questions, page 54 de notre magazine) serait interdite de compétition présidentielle. Un autre pourrait, dans quelques mois, envoyer en prison un ancien président de la République, déjà placé sous bracelet électronique par le jugement ignominieux de l’affaire dite Bismuth. Rappelons ce qui est alors reproché à Nicolas Sarkozy : dans le cours de ses conversations avec son avocat et ami (espionnées par la justice avec la bénédiction de la Cour de cassation !), il aurait envisagé de pistonner un magistrat en échange d’informations. Le piston n’a jamais été activé, le poste jamais sollicité, les informations jamais données mais peu importe, trois niveaux de juridiction ont validé la fable d’un pacte de corruption. Orwell, reviens ! En France, on peut être condamné pour des propos privés n’ayant jamais été suivis de la moindre exécution. Je crois bien avoir dit hier à quelqu’un que j’avais envie d’étrangler je ne sais plus quelle bécasse féministe, ça vaut combien ?
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« La loi est la même pour tous », psalmodient les dévots de l’État de droit à chaque fois qu’un juge requiert ou prononce une peine particulièrement sévère à l’encontre d’un politique. Comme si le droit n’était pas une production
