« “Once a woman washed my feet with tears, and wiped them with her hair, and poured on precious ointment.” » (D.H. Lawrence, The escaped cock / The man who died, 1929).
Tout le monde connaît l’histoire de Marie Madeleine (sans tiret, parce que c’est la traduction de Marie la Magdaléenne, et non l’addition de deux prénoms comme en français aujourd’hui), courtisane qui tomba aux pieds du Christ, et les lui lava avec des parfums — d’où le flacon de myrrhe avec lequel on la représente souvent. Puis elle les essuya de ses cheveux, qu’elle avait abondants — et d’une couleur fauve, ce qui renvoie au caractère assez peu sacré de sa profession initiale. Les peintres ont donc choisi de nous la montrer rouquine et ambiguë, entre la mystique de la nouvelle convertie, associée le plus souvent à un Memento mori symbolisé par un crâne, comme dans les Vanités, et la permanence du péché de chair — bref, la volupté et la mort.
Tout cela pour vous dire que j’ai pris le train jusqu’à Bourg-en-Bresse où, dans le cadre exceptionnel de l’abbaye de Brou, se tient jusqu’à la mi-février une très belle exposition sur « Marie Madeleine, la passion révélée », où sont présentées quelques-unes des innombrables représentations de la sainte pécheresse — qui est à mes yeux un prototype de la dualité indissociable de l’ange et de la bête (version Pascal) ou de Jekyll et Hyde, version Stevenson.
Lisez la suite de l’article sur le blog de Jean-Paul Brighelli.
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