Notre amie Marie-Hélène Verdier publie son nouveau roman, La Dette souveraine (L’Harmattan).
La Dette souveraine : tel est le titre du dernier roman de Marie-Hélène Verdier paru, cette année, aux éditions l’Harmattan. Titre trompeur et malicieux.
Il ne s’agit pas seulement de la dette d’un État, mais de la dette d’amour que chacun a envers les autres et avec l’auteur de notre monde : la seule qui soit légère car elle est irremboursable.
Ce roman est une chronique amoureuse de notre temps, aux dates volontairement fictives. À travers lettres et courriels, l’auteur fait vivre une famille parisienne aisée, cosmopolite, autour des couples de Frantz, grand séducteur, et de sa femme, Marthe, de Karl et de Mary, Constance et Pablo. À travers ces voix qui s’entrecroisent, se lit en filigrane une actualité politique et sociale: l’union franco-allemande, les attentats, les idéologies régnantes mais aussi la passion, la mort des êtres chers, la folie (l’auteur dit sa dette envers Gogol et Pierre Jean Jouve dans Le Monde désert) avec, en toile de fond, Paris, la Seine, le jardin du Luxembourg, évoqué dans la grâce des quatre saisons.
Roman d’amour, donc, de ceux dont l’amour est heureux ou léger ou douloureux, de ceux que brûle la passion, telle Michaêla, au destin tragique. De Lili, la cynique au grand cœur, et son double, Giorgio, et du père Anselme — « la conscience morale de tous » —, qui a l’art de ramener à leurs justes proportions les émois de chacun. Le livre est rempli de poésie et d’humour, souvent drôle, le style est souple, les registres variés : l’auteur montre que la chronique peut être objet poétique. Dans ce roman, enfin, l’auteur joue des codes de la littérature épistolaire. Qui écrit ? À qui est dédié le livre « in memoriam » ?
L’auteur, les lecteurs la connaissent pour ses essais engagés et pour ses talents de chroniqueuse. Moins pour ses nombreux recueils de poésie et de nouvelles qui, publiés à nos éditions, méritent d’être connus. Elle a enseigné les Lettres classiques dans des lycées parisiens (dont le lycée Louis le Grand) et éprouve toujours, pour le latin et le grec, un amour vibrant, dont témoigne la lettre de Constance à son professeur.
Ce roman original fait du bien car il parle des choses humaines. Il parle de Dieu avec discrétion. Il est actuel et inactuel. Il est plein de gravité et d’allegria.
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