La commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager a eu raison de s’opposer au projet de fusion Alstom-Siemens. Elle entend également frapper au porte-monnaie les mauvais payeurs que sont Apple et Google. Résultat, elle est tricarde à Bruxelles.
Le séisme qui a secoué le paysage de la bureaucratie européenne ce mois de février devrait rester dans les annales. La commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, vient de se heurter de front aux deux premières puissances économiques en Europe, coalisées pour faire avancer un projet de fusion entre Alstom, inventeur du premier TGV, et son grand concurrent européen, Siemens. Comment une modeste fille de pasteurs danois, issue de la périphérie de l’Europe, a-t-elle pu défier Angela Merkel et notre Jupiter, en bloquant inconditionnellement le projet ? Ignore-t-elle qu’ils sont les hérauts de l’Europe en voie d’intégration et dotés, par-là, d’une pleine légitimité ?
Margrethe Vestager coupe l’Apple en deux
Elle ne fait là qu’aggraver son cas déjà pendable. En effet, cette décision, qui intervient quelques semaines avant le renouvellement de la Commission – qui aura lieu au lendemain du scrutin européen du 26 mai –, se situe dans le sillage de deux autres : frapper au porte-monnaie Apple et Google, l’un pour un arrangement douteux avec le gouvernement irlandais, l’autre pour abus de position dominante.
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Le cas d’Apple est de la plus grande simplicité. En établissant
