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Ces pacifistes qui refusent de «prendre parti»

Le billet d’Ivan Rioufol


Ces pacifistes qui refusent de «prendre parti»
Marche pour la paix, Paris, 19 novembre 2023 © ISA HARSIN/SIPA

Face à l’islamisme, le pacifisme est une lâcheté française, s’indigne notre chroniqueur


La lâcheté française a un visage : celui, satisfait, des pacifistes. Dimanche, ceux-ci s’étaient rassemblés à Paris pour une Marche pour la paix, organisée à l’initiative de 500 personnalités de la culture et du show-biz. Le défilé, qui appelait à ressouder les liens entre Juifs et Musulmans, Israéliens et Palestiniens, a été suivi par quelques milliers de personnes, très majoritairement blanches et âgées, agitant les drapeaux blancs de la paix, mais aussi de la reddition. Une grande banderole blanche et muette ouvrait la manifestation, silencieuse et prudente.

Capitulards

La France diversitaire, invitée au dialogue par ce monde tremblotant de pétitionnaires progressistes, n’était pas présente. La ministre de la culture, Rima Abdul-Malak, qui s’était jointe au cortège, a déclaré pour sa part : « Arrêtons les injonctions de prendre partie ». Voici donc pourquoi cette France vieillissante personnifie la lâcheté : elle refuse de choisir son camp et de désigner l’ennemi. Au prétexte légitime de ne pas opposer inutilement l’Islam et l’Occident, les belles âmes ne feront rien pour contrarier l’islamisme et son projet de conquête. L’esprit munichois habite les faux gentils. Ils ne voient pas l’urgence d’avoir à résister à l’islamisme, ce totalitarisme qui emprunte au communisme sa révolution des dominés et au nazisme son suprémacisme de l’homme supérieur. L’islam djihadiste n’a rien à craindre de ces capitulards.

À lire aussi, les carnets d’Ivan Rioufol: Capitulations et traîtrises ont assez duré

Le « vivre-ensemble » serait-il plus important que nos otages ?

Mais la lâcheté ne se réduit pas à la caricature de cet univers éthéré, incapable d’énoncer une seule idée audacieuse de peur de flétrir sa réputation. Le silence du monde intellectuel et médiatique sur le sort des huit otages franco-israéliens est également assourdissant. Hormis CNews, qui rappelle désormais régulièrement les visages des victimes du Hamas, et Le Parisien Dimanche, qui titrait hier sous leurs portraits : « Ne les oublions pas ! », l’indifférence est la règle[1].

Pire : les photos placardées dans les rues sont souvent arrachées par des militants de la cause palestinienne qui croient y voir une propagande d’Israël. Le non-dit est, au prétexte de rester neutre dans le conflit, de ne pas soutenir l’État hébreu dans son combat pour sa survie. Mais ce choix de la débandade ne fait qu’asseoir la stratégie de la terreur abjecte du Hamas. Qui, pour résister à l’infiltration sophistiquée des Frères musulmans et à leur subversion des esprits les plus malléables ?

Ce lundi, la presse somnolente n’évoquait qu’à la marge l’attaque commise dans la nuit de samedi à dimanche contre les participants à une fête de village à Crépol (Drôme). Un jeune rugbyman, Thomas, a été tué au couteau et quinze autres ont été blessés par des « jeunes » venus probablement du quartier de La Monnaie, à Romans-sur-Isère. Alors que le « vivre ensemble » vole en éclats, la couardise médiatique s’empêche encore de décrire ces deux France qui se détestent, se séparent et deviennent irréconciliables. Cette lâcheté est mortelle pour la France.


[1] Notre chroniqueur oublie Elisabeth Lévy ! NDLR -> https://www.causeur.fr/n-oublions-pas-ces-huit-noms-otages-francais-gaza-269507




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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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