Accueil Brèves L’ectogénèse ringardise la PMA et la GPA

L’ectogénèse ringardise la PMA et la GPA


Après que Pierre Bergé nous a appris qu’il n’y avait pas de différence entre louer son utérus pour fabriquer un bébé pour certains ou louer ses bras pour fabriquer des motoculteurs pour tous et après que Mâme Taubira nous a averti qu’on allait en finir avec l’institution conjugale, oppressante et patriarcale s’il en est, voici la dernière trouvaille : Marcela Iacub ! Très chouette, Marcela Iacub ! Elle ferait passer Caroline Fourest pour une mémère rétrograde !
En digne intellectuelle conscientisée, Mademoiselle Iacub a eu la gentillesse de se pencher sur notre  sort à nous, êtres humains, et a diagnostiqué le mal dont nous ne mourrons pas toutes mais dont nous sommes – presque – toutes atteintes. En effet, après un triturage de méninges qui lui vaudrait l’absolution si elle croyait à l’enfer ailleurs que dans nos sociétés obscurantistes, Marcela Iacub nous livre le fin mot de l’histoire : « Le pire ennemi des femmes, c’est l’enfant et la famille ».
Il y a cinquante ans, c’étaient les ados en révolte qui s’écriaient « Familles, je vous hais ! », maintenant c’est devenu le panache de ralliement des mal-baisées. Du moins de celles qui officient chez Libé. Forte de ce constat que ne renierait pas une arrondie de quatre mois au plus fort de ses nausées matinales, Marcela Iacub se lance dans la promotion d’un nouvel outil des plus sympa, encore plus pratique qu’une yaourtière : l’ectogenèse! En français, l’utérus artificiel. Vous prenez 23 paires de chromosomes harmonieusement réparties entre Parent Un et Parent Deux, vous agitez et vous enfournez dans l’ectogenèse sans préchauffer. Puis vous jouez à la canasta pendant 9 mois et le tour est joué ! Selon Mademoiselle Iacub, c’est la seule garantie que nous ayons de voir, enfin, une réelle égalité des sexes dans le monde du travail. On va pouvoir crever le plafond de verre et franchement,  c’est ce que nous attendons toutes depuis des lustres.
Toutefois, lorsque l’on demande à Mademoiselle Iacub si elle-même est encombrée d’affreux jojos poisseux, elle répond avec une gentillesse déconcertante : « Non, mais j’ai une petite chienne… »  C’est très bien Marcela, et comme tu es une brave fille, je suis certaine que tu lui as appris à chier dans le caniveau.  Encore un bon point ! Mais puisqu’il a été décrété que les curés, en principe célibataires, n’étaient pas habilités à s’exprimer sur le mariage, on peut se demander ce que vaut le discours de Mademoiselle Iacub, sans mari ni enfants, sur la famille, mère de tous les maux.
Parce qu’en fait, si elle était mariée et mère de famille, Mademoiselle Iacub supporterait sans problème les neuf mois de grossesse réglementaires, prendrait sans vergogne ses congés de maternité, bien consciente que son talent compensera son absence, si talent il y a, et peut-être même soupirerait-elle qu’elle est bien mieux, blottie contre son bébé, que cadenassée dans une salle de réunion. Et saurait depuis belle lurette que la meilleure ennemie de la femme, ce n’est ni l’enfant, ni la famille.
C’est la belle-doche !
Et à la vitesse où ça va, certaines jeunes donzelles de la prochaine génération, éperdument amoureuses d’un issu du mariage pour tous se retrouveront avec DEUX belles-doches !
Bonne chance, les filles !



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Romancière et scénariste belge, critique BD et chroniqueuse presse écrite et radio. Dernier roman: Sophonisbe.

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