Les scientifiques Marc Jeanson et Charlotte Fauve résument l’histoire de la botanique dans un récit captivant et accessible aux profanes. Loin de l’écologie punitive, leur éloge du vivant redonne des couleurs aux herbiers de notre enfance.
Depuis que l’homme a inventé le plastique et le DDT, jamais nous n’avons exhibé avec autant d’exaltation notre conscience écologiste. De la Marche du siècle pour le climat aux pétitions qui pullulent sur les réseaux sociaux, une vague verte déferle à travers le monde. Reste à savoir si Al Gore ou Greta Thunberg sauraient reconnaître un pissenlit ou nommer correctement un seul des arbres plantés devant leurs fenêtres. Une question que chacun peut s’adresser à lui-même à l’heure où, nous dit-on, 200 espèces disparaissent chaque jour. À travers leur érudit et émouvant Botaniste (Grasset, 2019), Marc Jeanson et Charlotte Fauve, jeunes mais déjà très affirmés comme scientifiques, nous invitent à changer de regard sur le vivant. Au lieu de pleurer la biodiversité que l’on peinerait par ailleurs à définir, ralentissons le pas et penchons-nous sur les merveilles qui jaillissent entre deux dalles en béton. Nul besoin d’aller en Amazonie quand on veut découvrir le sauvage.
« La plante est la compagne des angoissés », lit-on dans Botaniste, ce qui expliquerait notre engouement collectif, et la plupart du temps superficiel, pour le jardinage. Seulement le jardinage se situe à l’opposé de la botanique et, d’autre part, Marc Jeanson n’a rien d’un anxieux.
