On a laissé des migrants illégaux manifester en plein Paris par milliers, malgré l’interdiction.
Samedi 30 mai, des milliers de sans-papiers ont défilé dans les rues de Paris pour demander leur régularisation. Non ! Cette formulation trop pudique est un mensonge. Il faut dire les choses autrement.
Samedi 30 mai, une foule étrangère présente au mépris de nos lois sur notre sol a organisé une démonstration de force dans notre capitale pour imposer ses exigences à la République, contre la volonté du peuple souverain – car nous savons tous qu’un référendum qui demanderait s’il faut les expulser ou les régulariser aboutirait à leur expulsion. Avec la complicité des associations habituelles, mais aussi des pouvoirs publics qui ont laissé faire, alors même que pour les Français les rassemblements de plus de 10 personnes sont toujours interdits. Passivité coupable !
Nos émeutes raciales à nous
Où étaient donc les rodomontades du préfet Lallement ? À quoi peut bien penser le gouvernement, alors qu’il donne de notre pays une telle image de pusillanimité et de faiblesse ? Tous les jours, nous voyons tourner en boucle sur les réseaux des images des États-Unis en flammes à cause des violences raciales, produit de l’instrumentalisation d’une réalité beaucoup plus complexe qu’on ne veut bien le dire, et preuve de l’échec absolu du multiculturalisme. Tous les jours, nous entendons des semeurs de haine tenter d’importer ici les mêmes conflits, en niant les plus élémentaires réalités historiques : alors qu’aux États-Unis les Noirs n’ont véritablement pu exercer le droit de vote qu’à partir de 1965, à cette date en France le deuxième personnage de l’État était Noir, et nous avions, nous, un député Noir dès 1793. La pression migratoire n’a jamais été aussi forte, faut-il rappeler les foules envoyées il y a quelques semaines par Erdogan prendre d’assaut les frontières de la Grèce ? Faut-il rappeler les milliards d’euros versés par la France à des étrangers au titre de multiples aides, alors qu’elle endette jusqu’à nos petits-enfants pour tenter de relancer l’économie, qu’elle manque d’argent pour les hôpitaux, pour les écoles, pour les infrastructures, pour ses propres citoyens – et je précise, au cas où certains ne le comprendraient pas d’eux-mêmes, pour ses propres citoyens quelles que soient leurs origines.
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Voilà le terrible contexte dans lequel le gouvernement a choisi de laisser se dérouler cette manifestation, pourtant officiellement interdite. Il fallait apaiser les tensions, me dira-t-on. Terreur de la bavure, de l’impact d’images de policiers employant la force. Mauvaise excuse ! Une telle démonstration de faiblesse ne saurait être une solution. Elle ne peut qu’inciter toujours plus de migrants à venir s’imposer en France, et persuader un peu plus les Français qu’ils ne peuvent pas compter sur les pouvoirs publics pour défendre l’un de leurs droits les plus fondamentaux, pourtant réaffirmé dans tous les traités internationaux : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Régulariser avec discernement
Voudrait-on nier jusqu’à l’existence d’un peuple français disposant de droits, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Cela revient à nier la France, réduite à un simple territoire, et cela revient à nier la démocratie et la République, puisqu’elles reposent sur l’affirmation fondamentale et fondatrice que le peuple est souverain, ce qui suppose un peuple.
Est-ce à dire que ce peuple serait figé, immuable, incapable d’accueillir en son sein des gens qui n’y seraient pas nés ? Bien sûr que non ! Mais, souverain, il accueille par sa propre volonté, et non parce qu’on le lui impose. Il accueille et il évolue, mais il ne s’efface pas. Cela veut dire n’accueillir que ceux qui veulent authentiquement faire partie de lui, et certainement pas ceux qui voudraient s’imposer comme des rivaux, voire des ennemis, sur son propre sol. N’accueillir que ceux qui respectent ses lois, sa culture, son histoire, et cet indéfinissable quelque chose que l’on appelle son art de vivre. Il y a assez d’exemples de nos concitoyens d’origine étrangère qui démontrent leur amour de la France et qui font la fierté de notre Nation pour que l’on sache que c’est possible ! Et il y a hélas assez d’exemples de ceux qui crachent ouvertement sur la France et menacent ses principes les plus fondamentaux pour que l’on sache que ce n’est pas systématique, et que le discernement est un devoir.
Bien sûr, le sujet des sans-papiers et plus généralement de l’immigration est complexe. Bien sûr, derrière les généralités il y a des situations humaines parfois dramatiques. Mais il y en a aussi chez les Français qui subissent les conséquences de cette immigration. Il y en a aussi chez tous ceux qui sont nés étrangers mais vivent légalement dans notre pays, et le respectent assez pour se plier à ses règles. Je pense en particulier aux demandeurs d’asile qui ont l’honnêteté de se faire connaître, et patientent alors qu’ils subissent l’angoisse d’une attente interminable due à des délais administratifs indécents. Mais de ceux-là, on parle beaucoup moins.
La France n’appartient pas à tout le monde
Redisons donc simplement des choses simples : dans leur écrasante majorité, les migrants ne sont pas des réfugiés, et ni le droit ni l’éthique ne nous interdisent de faire la différence. Il y aurait un égoïsme inhumain à refuser de partager ce qui reste de notre prospérité, mais il serait suicidaire de prétendre prendre à notre charge toute la misère du monde. Enfin, ce serait une incroyable arrogance de traiter d’autres peuples comme des enfants incapables de se prendre en main dans les pays qui sont les leurs. Pays où ils ont un droit absolu à la liberté et à la dignité de la souveraineté, mais aussi un devoir absolu d’en assumer les responsabilités.
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N’oublions pas non plus une particularité française, qu’il serait d’ailleurs grand temps de repenser : le droit du sol fait que ce n’est pas seulement sur ce que nous avons que ces migrants exigent des droits, mais sur notre citoyenneté, donc sur le choix de ce que nous deviendrons, sur les libertés dont bénéficieront – ou non – nos enfants.
Douglas Murray le résume par une question fondamentale : pourquoi l’Europe serait-elle le seul endroit au monde qui appartiendrait à tout le monde ? Et j’ajoute : pourquoi l’Europe serait-elle réduite à n’être qu’un endroit, qu’un lieu, dont les citoyens seraient relégués au rang de simples résidents, au mépris de sa civilisation, des peuples qui l’ont faite, et au mépris de ceux qui veulent loyalement se joindre à eux dans l’amour de cette civilisation et qui la voient aujourd’hui se déliter ?
Face à ces enjeux fondamentaux, le gouvernement a fait le choix d’une fracassante démonstration d’impuissance. Faible avec les forts, fort avec les faibles, la devise du lâche. De quoi pousser tous ceux qui aiment la France à perdre confiance en l’état de droit, donc tôt ou tard à « reprendre les choses en main » hors de tout cadre institutionnel. Et nous savons tous ce que cela signifie, et les risques terribles que cela comporte.
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