L’échec relatif de la manifestation de soutien à Hassan Iquioussen, ce samedi place de la République, ne doit pas faire oublier l’échec cuisant de sa tentative d’expulsion par le ministre de l’Intérieur, illustration parfaite de l’inefficacité totale de la politique macronienne en matière de lutte contre l’islamisme. Hélas, le désormais célèbre imam n’est que l’arbre qui cache la forêt.
Les faits reprochés à Hassan Iquioussen sont bien documentés : antisémitisme, misogynie, promotion de la polygamie, incitation à la haine des chrétiens, des Occidentaux et des apostats, complotisme, victimisation, légitimation de la violence…. le tout dans le cadre d’une stratégie d’entrisme bien établie.
Complaisance, ou silence, à l’extrême gauche et chez les musulmans
Après des années de complaisance (car les faits, pour beaucoup, sont anciens et connus de longue date) Gérald Darmanin se décide à tenter d’expulser l’imam islamiste. Tambours et trompettes, rodomontades et autosatisfaction sur les réseaux sociaux. Las ! Rien ne se passe comme prévu, le Tribunal administratif s’oppose à la décision du ministère de l’Intérieur, avant que celle-ci ne soit finalement validée par le Conseil d’État mais, ô surprise, Hassan Iquioussen a disparu et, cerise sur le gâteau, le Maroc a suspendu le laisser-passer consulaire de l’imam, rendant de facto impossible son expulsion vers le pays dont il détient pourtant la nationalité.
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Pendant ce temps, l’extrême-gauche apporte son soutien à Iquioussen, LFI en tête, et la communauté musulmane « républicaine » qu’on dit pourtant « majoritaire » se distingue comme toujours par un silence si assourdissant qu’on en viendrait à douter de son existence, à l’exception notable mais décidément bien solitaire du courageux Hassen Chalghoumi ou de voix admirables mais marginales comme celle de Mohamed Louizi. Nombreux en revanche sont ceux qui hurlent à « l’islamophobie d’état », les plus actifs se retrouvant samedi dernier place de la République – on peut se réjouir que la mobilisation autour de ce rassemblement ait été plutôt faible, mais sans naïveté : la tendance de fond au sein de la communauté musulmane en France est plus à prendre la défense d’Iquioussen (même passivement) qu’à le condamner.
Que retenir de cette séquence ?
Bien sûr, la pantalonnade gouvernementale, dont on se demande si elle est due à la vantardise maladroite de Darmanin ou si elle est volontaire, une tentative de donner un os à ronger à ceux qui exigent que l’État s’attaque à l’islamisme et « en même temps » de rassurer les adeptes de la charia en leur montrant qu’au fond, ils ne risquent pas grand-chose. Tant d’efforts (affichés) pour une seule cible et un tel résultat, l’expulsion massive des islamistes en général et des fichés S en particulier n’est décidément pas à l’ordre du jour. Ajoutons-y la capacité des pays d’origine (ici, le Maroc) de bloquer la procédure, le taux ridiculement faible d’exécution des OQTF, et on constate à quel point la République a renoncé à la maîtrise de ses frontières, et donc livré la souveraineté du peuple français aux caprices de flux migratoires incontrôlés (et même, en réalité, encouragés…).
Bien sûr, aussi, les tergiversations et les ambiguïtés de l’État : l’incohérence des arbitrages de la justice administrative est révélatrice de la fragilité de la législation en place, dont la responsabilité ne saurait être attribuée à la seule macronie, mais retombe sur le législateur en général, depuis des décennies, et donc sur toute la classe politique du « cercle de la raison » et du « front républicain ».
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Bien sûr, également, la véritable signification de l’accusation « d’islamophobie », qui ne sert qu’à tenter de faire taire quiconque veut imposer aux musulmans de respecter les lois qui s’appliquent à tous les citoyens. Et en effet, pour beaucoup, cette absence de passe-droits veut dire interdire à l’islam d’être pleinement l’islam, sa vision métaphysique comme sa traduction dans les mœurs étant radicalement incompatibles avec les fondements les plus essentiels de la civilisation européenne et des valeurs qui, espérons-le, sont encore les nôtres (à commencer par le refus de l’arbitraire, fut-ce celui d’un soi-disant dieu, et ainsi est née la quête des réalités objectives, c’est-à-dire aussi bien la soif de justice et de beauté que la science et la philosophie).
Les barbecues détournent l’attention
Bien sûr, toujours, le soutien apporté par l’extrême-gauche à l’islamisme, qu’il se manifeste activement (on pense par exemple au communiqué de David Guiraud) ou par le choix de systématiquement regarder ailleurs, les « féministes » préférant s’attaquer aux barbecues qu’aux discours authentiquement sexistes de Hassan Iquioussen. Certains y voient le comportement d’idiots utiles, c’est bien trop indulgent : au stade où nous en sommes, il s’agit de complicité.
Bien sûr, enfin, l’attitude de la « communauté musulmane », au sein de laquelle on entend distinctement un « bruit de fond » de soutien à l’islamisme et au communautarisme, et en revanche un silence pesant lorsqu’il faudrait les condamner, ou défendre leurs victimes (de Salman Rushdie à Mila en passant par Robert Redeker, Samuel Paty et Asia Bibi). Les exceptions existent évidemment, mais toutes leurs indéniables qualités ne doivent pas faire oublier qu’il s’agit, justement, d’exceptions.
Le problème des OQTF qui n’aboutissent jamais
La conclusion, hélas, est sans appel : il est désormais impossible de combattre l’islamisme en traitant un par un les seuls cas individuels les plus emblématiques, quelques milliers de revenants du jihad et de prêcheurs fichés S. Le phénomène est trop massif, et trop bien implanté : démographiquement, culturellement, politiquement. Hassan Iquioussen n’est qu’un parmi beaucoup d’autres, et les prédicateurs comme lui ne seraient rien sans un public acquis à leur idéologie. La seule solution crédible est donc de mettre en place, résolument, un environnement hostile aux islamistes, c’est-à-dire à quiconque veut imposer l’islam comme source normative – projet de société islamique qui, rappelons-le, implique entre autres la fin de la liberté de conscience (apostasie), la fin de la liberté d’expression (blasphème), et la fin de l’égalité de droits entre femmes et hommes. Pourquoi ne voterait-on pas des lois « d’environnement hostile », qui inciteraient les expulsables à quitter d’eux-mêmes le territoire, plutôt que de se lancer dans des expulsions qui n’aboutissent jamais ? Il faudrait rendre la vie impossible à un étranger frappé d’une OQTF (on pense au logement, ou au compte bancaire par exemple).
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Un tel environnement hostile est parfaitement possible. Il existe, et c’est heureux, envers quiconque se revendiquerait du nazisme. Il a été fermement (mais cette fois abusivement) mis en place contre les non-vaccinés de la Covid-19 (souvenez-vous du « j’ai très envie de les emmerder » d’Emmanuel Macron). Il est grand temps d’affirmer notre rejet viscéral et non négociable de l’islamisme et du projet de société islamique, et d’acter notre volonté de rendre la France invivable, systématiquement et systémiquement « emmerdante », pour ceux qui adhèrent à ce projet de société. On accusera la France « d’islamophobie », et alors ? C’est déjà le cas, et comme l’a fort bien dit Élisabeth Badinter, il ne faut pas en avoir peur. François Sureau le rappelait il y a peu : « il y a des haines justes, et la République s’est construite sur la haine des tyrans ». N’ayons pas honte de craindre les totalitarismes, douloureusement conscients du mal qu’ils sont capables de causer et résolument vigilants face à leurs ruses, et n’ayons pas honte de les haïr. La seule chose honteuse, c’est de renoncer à les combattre.
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